▬ Angie J. B. & Noam T.

Le soleil éclaircissait ses boucles châtains. Le regard adorateur qu’il portait sur elle en était troublant et déconcertant. Seulement c’était le regard d’un père pour son enfant. Quelques mois plus tôt, jamais on n’aurait pu imaginer voir un Noam presque serein. Cette probabilité était pratiquement impossible. En revenant à Hope Mills, bien des choses s’étaient produites. De nouvelles souffrances avaient vu le jour. Sauf qu’il ne s’attendait pas que le bonheur pouvait l’attendre au tournant. Il était sobre. Et ça depuis près de trois mois. En l’espace de deux ans, l’idée d’aller de l’avant lui était apparu impossible. Il était brisé. Les Tanner lui avait mentit toute son existence. Noam n’était pas du genre rancunier. Pour ceux qu’il aime, il se dévoue corps et âmes sans même se poser de questions. Sauf que depuis l’épisode Tanner, il se refuse de parler de ce sujet brûlant. Pas que Charly n’ait pas tenté. Elle est toujours là pour l’aider et l’obliger à réfléchir à sa conduite. Elle est toujours là quoi qu’il arrive. Seulement Noam ne peut pas pardonner quelque chose d’aussi dévastateur. Les Tanner l’ont élevé mais ils ont préféré lui mentir et lui cacher sa véritable identité. D’ailleurs, il est même persuadé que sans la disparition de Lynn, il serait toujours dans l’ignorance. Son regard porté sur Noaly, son sourire s’étire sur ses lèvres. Elle est le savant mélange de lui et Charly. Son innocence et candeur l’ébloui toujours autant. Son petit seau dans une main et une pelle dans l’autre, elle s’avance difficilement vers lui alors que ses pieds s’enfoncent dans le sable. Elle n’est pas très stable et lâche ses jouets pour ses jeter dans les bras de son père. C’est la première fois qu’il l’emmène à la plage. Il aurait voulu que Charly soit là. Qu’ils passent la journée tous ensemble. Qu’ils profitent du beau temps pour être en famille. Seulement Noam comprend également que Charly doit se rendre au Bones. Il est de plus en plus inquiet pour elle. Charly ne parle pas de sa maladie et lui, il en fait surement trop à vouloir la protéger et à l’empêcher de se surmener. Toutefois, il comprend qu’elle a aussi besoin de temps pour elle, loin de lui. Ça l’agace et le frustre mais il fait avec. Car il sait qu’il la retrouvera le soir. Il sait qu’elle rentrera à l’heure pour coucher Noaly. Parce que Charly aime Noaly autant que lui. Sans ce petit bout, peut être même qu’ils n’auraient pas cette vie ensemble. Il ne sait pas vraiment. Ceci dit, il n’a jamais été plus heureux qu’à cette seconde. Il a une famille. Il les a elles.

Attrapant le biberon remplit de jus de fruits, Noaly se cale contre Noam. Depuis quelques semaines, elle prend ses habitudes. Noam n’en est que plus heureux. Preuve que leur petite fille se sent en sécurité avec lui. Il glisse une main dans ses cheveux lorsque cette dernière repousse sa main. Il sourit de plus belle et l’embrasse sur la tête.

« - Déjà rebelle ! » souffle-t-il tandis qu’elle laisse tomber son biberon à coté d’elle.

Elle appuie sa tête contre son torse et glisse son pouce dans sa bouche. C’est sa nouvelle découverte. Il glisse naturellement ses bras autour de son corps pour la maintenir contre lui, fredonnant un air bien connu des Beatles.

« - Hey Jude don't make it bad. Take a sad song and make it better. Remember to let her into your heart. Then you can start to make it better… » chantonne-t-il alors que déjà Noaly se berce en rythme contre lui. Il accompagne son mouvement lorsque finalement une ombre se profile près de lui. Il lève alors les yeux, reconnaissant cette silhouette tandis que Noaly se redresse très vite.

« - Ma… man ? » demande-t-elle avant de se tourner dans les bras de son père pour découvrir une personne qu’elle ne connait pas.

« - Non chérie. C’est pas maman. » embrasse-t-il machinalement sa fille, avant de remonter les yeux vers la jeune femme, un doux sourire sur les lèvres. « La vue te plait, Angie ? »

Le paysage pourrait être une carte postale. Devant elle, jusqu'à une ligne imaginaire, s'étend la mer. Durant ses voyages, elle a vu des milliers de plage. Plus belle les unes que les autres, mais jamais une seule plage n’a trouvé grâce aux yeux de la jeune Burgham. Elle sait maintenant pourquoi. Aucune ne sera celle de Hope Mills. Cette plage renferme son enfance, son adolescence. Revenir sur cette plage lui donne l’impression d’être enfin à la maison. Elle est revenue dans la ville de son enfance depuis deux semaines, mais c’est la première fois qu’elle met les pieds sur la plage. Jusque là, elle est restée cloitrée dans la maison de son enfance, à profiter de son père, de sa grand-mère. Elle a finalement rencontré sa belle-mère. Elle a du résumer cinq ans de sa vie en quelques jours. Du moins officiellement. La vérité, c’est qu’elle a préféré rester chez elle, plutôt que de devoir affronter son passé. Elle est revenue ici pour une raison, mais elle est effrayée à l’idée de croiser le regard de Noah. Elle ne l’a pas revu depuis qu’il lui a demandé un bébé et qu’elle a pris la fuite. Elle était effrayée à l’époque. Elle l’est toujours, mais elle sait qu’avec lui, elle saura taire toutes ses peurs.

Ses spartiates à la main, Angie laisse ses pieds s’enfoncer dans le sable chaud, comme elle avait l’habitude de le faire petite. Son regard fixe l’océan, comme s’il pouvait lui apporter toutes les réponses dont elle a besoin. Le vent ramène ses cheveux sur son visage, mais elle s’en moque. Elle est de nouveau chez elle et ça fait du bien. Elle est seule, pourtant un rire se fait entendre. C’est ça dont elle avait besoin. Revenir chez elle pour se sentir, à nouveau vivante. Elle a envie de crier au monde entier qu’elle se retrouve. Bien sur, de nombreuses choses sont à régler. Retrouver le sommeil ne serait pas mal pour commencer, mais tout ça est secondaire. Son cœur bat à nouveau, pour quelque chose de simple. Son regard s’accroche à celui d’une petite fille et tout reprend sa place. Tout ça n’a aucun intérêt si elle n’a personne avec qui le partageait. Et la seule personne avec qui elle voudrait le partager doit probablement avoir refait sa vie. Son sourire s’efface et de nouveau, cette vague mélancolique s’empare d’elle. Elle ne sait plus quoi faire pour arrêter cette souffrance, qui coule continuellement dans ses veines.

En fait si, elle sait. Elle a besoin de se noyer dans le travail. De trouver un nouveau scoop et de partir à l’autre bout du monde. Du moins, c’est ce qu’elle aurait fait si elle en avait encore le courage. Elle a vu trop d’horreur au moyen orient pour vouloir repartir. Dans l’immédiat. Elle sait très bien qu’un jour cette envie la reprendra. Pour le moment, elle veut juste remettre de l’ordre dans sa vie, mais un reportage près de sa ville natale l’enchanterait fortement. Le journalisme est sa vie. Son regard toujours accroché à la petite fille, ses sourcils se froncent quand elle voit le profil de son jeune père. Elle est partie 5 ans. Certes c’est long, mais pas assez pour qu’un quaterback se transforme en père.

« La vue attise ma curiosité surtout. » réplique-t-elle, dans un doux sourire. « Comment s’appelle ce petit ange ? » demande-t-elle en souriant à la petite fille. Elle craque face à ses boucles. Son horloge biologique la rappelle à l’ordre et une nouvelle fois l’envoie à la question de Noah.

Il se rappelle encore des journées entière qu’ils passaient tous ensemble à la plage. Trois ans plus tôt, c’était devenu un rituel. Des vendredi soir sur la plage à faire un feu et à se raconter toutes sortes de bêtises, à se mêler des affaires des autres ou à évoquer des souvenirs embarrassant. Noam en a de bons souvenirs. Faut dire qu’avec Lynn pour sœur, il ne pouvait pas passer à travers les mailles du filet. A l’époque, tout allait parfaitement bien avec Charly. Ils ne se posaient pas de question sur leur avenir. Noam savait juste que s’il avait le malheur de quitter Charly, Lynn serait sur son dos 24 heures sur 24. Sauf que beaucoup de choses ont changés en très peu de temps. Le souvenir de l’hospitalisation, il le raye de sa mémoire. Ce jour là, tout a basculé dans sa vie. Les Tanner ont commit une erreur impardonnable à ses yeux. Il y a bien des chances qu’ils ne comprendront jamais ce que ça représente pour lui. C’était une bombe. Il n’avait jamais envisagé que sa vie aurait pu être différente. Que les Tanner n’étaient pas ses parents biologique. Ce qui a tout remit en question, sauf son amour pour Charly et Lynn. Ses amis restaient ses amis. Ils s’inquiétaient pour lui. Charly se faisait un sang d’encre lorsqu’il rentrait tard. Il se rappelait encore de cette nuit, la veille de l’enterrement. Il n’avait pas dormi et l’avait gardé dans ses bras. Sanglotant, Charly avait perdu plus qu’une amie. Sa confidente. Une sœur. Une part d’elle-même. Alors aujourd’hui, Noam comprenait aisément qu’elle ne veuille toujours pas en parler. Un période encore trop douloureuse. Et peut être, Charly a-t-elle une dent contre Lynn. Ça ne serait pas étonnant après ces deux années qu’ils ont traversé loin l’un de l’autre. Cependant ce qui est des plus étonnant, c’est de s’apercevoir que rien n’a changé. Noam n’a jamais été un petit ami exemplaire. Il a commit des erreurs. Des ragots sont remontés aux oreilles de Charly. La fréquentant depuis tout petit, il sait qu’elle manque de confiance en elle. Qu’elle a peur de se retrouver seule. Que voir partir ceux qu’elle aime la terrorrise. Sauf qu’il est revenu. Peut être est ce justement ce qui fera la différence. Noam a confiance en eux. Ces années n’ont pas été inutiles. Il a comprit où était sa place. Il a réalisé que vivre sans elle, n’avait pas réellement d’intérêt. Et il y a ce petit ange aux yeux verts et boucles brunes. Si le miracle s’est produit, c’est grâce à elle.

Il ne peut pas la contempler sans sourire. Elle a ses yeux et le sourire de Charly. Noaly possède sa grâce et cette innocence qui l’a bien souvent décontenancé. Après ce qu’ils ont vécu ses dernières semaines, c’est un miracle qu’ils aient pu la récupéré. Ils ont toute la vie devant eux. Une famille, voilà ce qu’ils sont. Chose que Noam n’avait jamais pu espéré que dans ses rêves. Il ne serait pas encore en train de se poser une multitude de question, si Charly se portait bien. Garder ce secret le bouffe. En parler avec elle, est déjà complexe. Ne pouvoir le partager avec personne, c’est encore pire. Résultat, il ne sait pas s’il agit correctement. S’il prend les bonnes décisions. Alors il pense à eux. A ce qu’elle voudrait. A son désir le plus cher. Inconsciemment l’idée du mariage lui revient régulièrement en tête. Peut être qu’être réunis tous les trois, qu’elle soit officiellement sa femme la rassurerait. Toutes ses questions n’ont rien à voir avec ses sentiments. C’est juste une question de souffrance. Il la veut heureuse plus que n’importe qui. Noam lui a déjà prouvé qu’il ferait n’importe quoi pour leur famille. La greffe de leur fille en est la preuve.

Cette dernière se jette dans ses bras. Lorsqu’il a quitté la ville, il n’a pas songé un instant que Charly pouvait mettre à la naissance à une enfant. Leur enfant. Il aurait fallut un seul mot pour qu’il revienne. Ainsi toute l’histoire aurait été différente. Ça ne veut pas dire que ça aurait été simple et sans disputes. Leurs caractères entiers et bornés les auraient facilement menés à de sévères différents mais leurs sentiments auraient alors eu un rôle prépondérant dans cette famille qu’ils construisaient. Assis en tailleur dans le sable, Noaly glissée aux creux de ses bras, se berce lentement aux paroles de Noam. Un air doux et tendre que le petit ange affectionne particulièrement. Les doigts de Noam poursuivent en caressant tendrement les cheveux de sa fille. Elle a besoin de calme et de récupérer. Ça n’est pas la première fois qu’elle agit de la sorte. Cette manière qu’elle a de se blottir contre lui, lui rappelle Charly. Un instant fugitif mais qu’il n’oublie pas. La jeune femme a une manière bien précise de se nicher contre lui. Lorsqu’elle cherche un réconfort ou un peu de force. Il se contente simplement d’être là puis la serre dans ses bras. Une ombre se dessine alors près de lui et il reconnait cette silhouette. La dernière fois qu’il l’a vu, ça remonte à plusieurs années. Noam l’a toujours apprécié. Quelque chose chez elle lui plait. Peut être parce qu’elle est reporter et qu’elle est toujours à la recherche de la vérité. Ou bien aussi parce qu’elle est comme eux. Blessée et torturée. Car dans cette ville, il semble que tout le monde le soit.

« - J’ai toujours su que t’avais un faible pour moi ! » assure-t-il avec cet air espiègle sur le visage. Contrairement à ce qu’on peut imaginer, Noam n’a jamais été imbus de lui-même. Quaterback dans l’équipe du lycée, populaire, beau gosse, macho à l’époque mais jamais il n’a roulé des mécaniques et s’est pavané avec ses petites amies. Lorsqu’il s’est mit à sortir avec Charly, il a réellement commencé à trouver sa place. Sauf qu’à cette époque, il n’était pas encore prêt à l’admettre. La question d’Angie le surprend légèrement. Il songe alors qu’elle n’a pas du voir Charly dernièrement. Il repousse les mèches de Noaly qui lui tombe sur le visage et sourit tendrement. « Je te présente Noaly. Et non, ça n’est pas la fille de ma voisine. » ironise-t-il en levant la tête vers elle alors qu’il la voit garder son regard sur sa fille. Angie fait partie des bonnes personnes de son existence. Elle n’a jamais été une menace. Du moins pas comme Sara l’a représenté aux yeux de Lynn et Charly. Il repousse cette idée. Le passé était mieux où il était. « De retour au bercail, je présume. »

Quand sa grand-mère lui avait proposé de partir à l’étranger pour réaliser un reportage, elle avait pensé que c’était une histoire de quelques mois, d’une année tout au plus. Elle avait cru que c’était une expérience importante que toute jeune personne se devait de faire. Après tout qui ne rêvait pas de partir à l’étranger pour un an dans le but de découvrir une autre culture ? Elle aurait du faire comme ses autres amis étudiants et partir découvrir la culture française. Mais nan, tête brulée qu’elle est, elle est partie en Syrie. Elle a découvert un autre monde. Elle a grandit, bien trop vite. En Syrie, les choses sont différentes qu’à Hope Mills. On se bat pour survivre. La moindre chose est un combat constant, une lutte pour sa vie. Elle est partie, pleine d’illusions et de rêves. Elle est revenue dans sa ville natale, désillusionnée et impuissante. La seule chose qui avait encore une importance, c’était Noah. Et ça aussi, elle l’avait perdu. Ils auraient pu être heureux tous les deux. Elle sait que lui seul peut soigner ses blessures, tout comme elle sait qu’elle ne peut être heureuse qu’avec lui. Si elle n’avait pas attrapé peur, ils seraient une famille. Elle, Noah et leur enfant. Mais Angie venait d’une famille désunie, alors forcément elle avait eu peur. Elle était effrayée à l’idée de faire les mêmes erreurs que sa mère. Et si à son tour, elle s’était lassée et avait abandonné leur enfant ? Elle ne pouvait pas faire un enfant tant qu’elle n’aura pas réglé ses problèmes relationnels avec sa mère. Elle n’était pas encore prête à revoir sa mère. Pour le moment, elle voulait juste retrouver un semblant de vie normale.

En Syrie, il y avait bel et bien des plages, mais rien à voir avec celle d’Hope Mills. Aucune plage n’était aussi belle que celle de la ville de son enfance. C’est sur cette plage qu’elle avait appris à nager, qu’elle avait fait du cheval pour la première fois. Cette plage détenait bon nombres de ses souvenirs et c’est ce qui fait toute la différence. Ses pieds enfoncés dans le sable chaud, elle laisse son regard s’accrocher sur l’horizon. En fermant les yeux, elle pourrait se retrouver cinq ans plus tôt. Sauf que désormais quand elle ferme les yeux, elle ne voit que des atrocités alors elle s’efforce de garder les yeux ouverts. D’où les grosses cernes sous ses yeux. Pour reprendre une vie normale, il faut qu’elle trouve un job. Ou à défaut d’un job, une activité qui lui ferait passer le temps.

Son regard s’accroche à son passé une nouvelle fois et après une minute d’étonnement, un sourire attendri se dessine sur ses lèvres. Jamais elle n’aurait cru ça, mais les choses changent en 5 ans. Et certaines restent les mêmes. Elle rigole doucement. « Bien sûr que j’ai un faible pour toi. T’es mon fantasme absolu Tanner. » réplique-t-elle. Elle se souvient de leur période lycée. Malgré son statut, il était fou amoureux de sa voisine. Angie se souvenait le nombre de fois où elle l’avait vu grimper à la chambre de Charly. Un nouvel étonnent se dessine sur son visage. Sa fille ? Pitié faites que ce soit celle de Charly. Après un rapide coup d’œil, elle se rend compte que c’est forcément celle de sa voisine. Le sourire est le même. « Tanner papa poule y a qu’à Hope mills qu’on peut trouver un changement comme ça. » ajoute-t-elle avec un sourire faussement moqueur. Elle avait toujours eu un lien particulier avec Noam. Ils n’étaient pas très proches, mais ils se comprenaient. Peut être parce qu’ils avaient les mêmes blessures. « Mon père commençait à faire une overdose de céréales. Fallait bien que je revienne lui faire à manger. » répondit-elle, comme si c’était la réelle raison de son retour. Elle préférait taire les véritables raisons. C’était personnel et surtout trop douloureux d’en parler. S’asseyant sur le sable chaud à côté de Noam, elle remit une mèche de cheveux derrière son oreille. « Quelqu’un va devoir me raconter 5 ans des potines d’Hope Mills, tu te dévoues ? »

Si cette ville n’était pas rempli de souvenirs aussi marquant et d’une période accrue de bonheur pour Noam, jamais il n’y serait revenu. Il a souffert, prit de mauvaises décisions mais Hope Mills est la ville qui a fait de lui cet homme bon et généreux. Noam a grandit dans ses rues, côtoyé ses commerçants, couru dans le parc ou à encore participé aux divers galas de charité en tant qu’athlète de la ville. Il n’était jamais le dernier pour venir représenter la jeunesse de la ville. Mais c’est également parce qu’il a le cœur sur la main. Quand bien même certains ne le verront jamais. Deux ans et demi plus tôt en quittant la ville, il a mit de coté un passé et des blessures profonde. Aujourd’hui, il n’affirmera pas que ce passé est derrière lui. Des ombres planent toujours autour de lui. Les Tanner pour commencer, Lynn qui lui manque plus que jamais. Il avait tant l’habitude de la voir débarquer à n’importe quel occasion, qu’il a toujours tendance à la chercher du regard dans les rues de leur ville d’enfance. Quand à Charly, elle est incontestablement celle qui le retiendra ici. Certaines choses sont immuables. Si on avait parié sur leur couple, tout le monde aurait perdu. Tout les oppose et pourtant, l’amour qu’ils éprouvent l’un pour l’autre n’en est que plus pur. Pour ça, il suffit de voir la petite merveille qui s’élance dans les bras de Noam. Un tel moment semble totalement paradoxal. Où est passé le jeune homme macho, qui pouvait exaspéré un nombre incroyable de personnes en un temps record ? Quand s’est il transformé en expert en baby sitting ou plutôt en papa poule ? La transformation n’a pas prit longtemps. Noam fait des erreurs mais a au moins l’intelligence d’en tirer des leçons. Berçant doucement la petite aux boucles brunes dans ses bras, il l’entend sucer son pouce alors qu’il lui fredonne une chanson. C’est sa dernière découverte à la mode. Et il trouve ça fascinant de l’observer découvrir ses petites choses au quotidien.

Douter de la relation de Charly et Noam était une chose plausible. Leur couple a toujours été explosif. Chacun étant incapable de retenir ses pensées lorsqu’il s’agissait de l’autre. Mais croire que cette petite fille n’était pas le fruit d’un amour pur, serait une erreur monumentale. Lorsque Noam pose les yeux sur sa fille, il ne s’agit plus du jeune Tanner, le sportif adoré de la ville, mais du jeune amoureux de la meilleure amie de sa sœur. Près de Noaly, il est plus tendre, attentionné, serein et protecteur. Et auprès de Charly, il frise l’hystérie de protection et d’amour. Depuis son retour, les choses évoluent. Encore aujourd’hui, il a peur de commettre de nouvelles erreurs mais il lui suffit de regarder sa fille pour trouver de la force et savoir où est leur priorité. Leur famille.

A Hope Mills, il connaît du monde. Il n’y en a pas tant que ça qui ont quitté la ville. Sauf qu’elle, elle en fait bien partie. Ce regard transperçant alerterait n’importe qui. Plus d’un type c’est cassé les dents en voulant l’inviter. Angie est le genre de personnes qu’il apprécie énormément. Parce qu’elle est de nature discrète, sincère et qu’elle n’est pas la dernière à rentrer dans son jeu. Un sourire s’étire sur son visage à sa remarque. Oui, elle a toujours autant de répartie. Visiblement les années n’ont pas terni leur lien et c’est toujours agréable de le réaliser, songe-t-il alors qu’elle pose ses yeux sur Noaly. « Tu vois ma puce, encore une qui est folle de moi ! » affirme-t-il en embrassant sa fille sur la tête, qui lève alors les yeux vers lui. Elle a cet adorable sourire sur les lèvres, qui n’est pas sans lui rappeler Charly. Un jour, Noaly rendra Noam complètement dingue avec ce sourire. Elle a l’innocence réservé aux jeunes enfants qui l’attendrit. A-t-il un jour été lui aussi innocent à ce point ? Un éclat de rire s’échappe de ses lèvres aux propos de la brune installé à coté de lui. Il coule un regard dans sa direction. « Moi papa poule… » répète-t-il en soutenant son regard. « Ok ok… j’en conclus que t’as pas encore vu sa mère à l’œuvre… » conclut-il avec ce sourire espiègle sur le visage. Car si Charly ne devait pas passer un certain temps au Bones, Noam pourrait presque en être jaloux. Seulement, il voit combien Charly a besoin de rattraper le temps perdu avec Noaly. Et elle le fait bien même si, il estime qu’elle est encore plus protectrice que lui envers leur fille. Noam n’a pas l’impression que ça fait cinq ans qu’elle est partie. On peut dire que durant ces années, Hope Mills a eu son lot de drames. Ainsi, peut être même qu’elle ignore encore que Lynn a disparue. Il se pince les lèvres et rigole légèrement à ses mots. « J’oubliais que t’avais une réputation en qualité de cordon bleu. C’était pas toi qui avait mit le feu aux cheveux à ton binôme pendant une expérience de chimie ? » enchaine-t-il, fier de sa répartie. Avoir la langue bien pendue n’était pas forcément une bonne chose lorsqu’on grandissait avec certaines personnes qui ne s’avaient pas s’arrêter telle qu’une Lynn Tanner-Trump. Noam devait aussi reconnaitre qu’il était bien lotit de ce coté avec ses amis car il n’y en avait pas un pour rattraper l’autre. Angie semble le désigner pour lui donner des nouvelles du front. Avec les bonnes ou les mauvaises nouvelles ? Penchant la tête sur sa fille, il respire son odeur de bébé qui lui redonne des forces, il n’abordera pas la mort de sa sœur en premier lieu. Après tout, il peut lui parler de son départ, de Charly et du reste de la bande… Quand à Lynn, il lui expliquera posément la situation sans rentrer dans les détails. « Et bien, comme tu vois la bande possède un nouveau membre… en couche culotte ! » sourit-il en aidant Noaly à se mettre debout, qui babille. « Je suis parti pendant deux ans… » marmonne-t-il en fronçant les sourcils en songeant à cette grossesse que Charly a vécu sans lui. « Est-ce que je suis le mieux qualifié pour te parler des potins ? c’était plutôt le rayon de ma sœur ! » hausse-t-il les épaules, gardant au fond de lui cette souffrance qui menace de refaire surface. « J’ai apprit l’existence de ma fille, ça fait seulement quelques mois. » Il est intarissable sur elle ou sur Charly. Ce sont celles qui compte le plus dans sa vie, même si souvent il pense à Lynn et à ce qu’aurait pu être leurs vies sans ce gros mensonge. Il manque de soupirer et penche la tête sur le coté lorsque Noaly lâche ses doigts et se laisse tomber dans le sable. La couche amortie sa chute tandis qu’elle parle dans ce langage uniquement compréhensible des bébés. « Quand je suis parti… j’ignorais que Charly était enceinte. » Il n’est pas fier de le dire. Car un seul doute l’aurait fait resté. Peut être pas pour les bonnes raisons. Quand bien même, il n’a jamais feint son amour pour elle. Seulement peut être aurait il finit par avoir besoin d’une pause tous les deux. « Et toi, raconte moi un peu ton périple. C’est surement plus passionnant que la vie ici ! » Il sait qu’il devrai prononcer le prénom de sa sœur et celui de Caleb mais il veut attendre encore avant de rouvrir ses blessures. Heureusement pour lui que Noaly est là pour lui rappeler que finalement il y a eu du bon dans l’histoire. Tendant une main, il la passe dans ses cheveux pour les repousser de son visage.

Hope Mills était une petite ville. Tout le monde se connaissait et tout le monde connaissait les moindres secrets des autres. Grandir dans cette ville n’avait pas été une chose facile pour la petite Burgham. Tout le monde connaissait sa mère et tout le monde savait comment elle avait abandonné sa fille. Elle avait du grandir avec les murmures des gens sur son passage. Son père avait toujours tout fait pour protéger sa fille. Elle avait appris la vérité sur sa mère quand elle avait 8 ans et uniquement parce qu’une veille pie n’avait pas su tenir sa langue plus longtemps. Son père lui avait alors dit toute la vérité. Il lui avait dit que sa mère était une chanteuse mondialement connue et qu’elle avait préféré les feux des projecteurs à sa fille. Angie l’avait mal pris, mais aujourd’hui, elle s’y était faite. Elle avait plus de chance que la plupart des enfants. Au moins, elle avait un père et une grand-mère qui était prêt à tout pour elle. Et puis, elle n’avait pas à se plaindre. Certaines personnes étaient encore plus sous le feu des projecteurs qu’elle et sa famille brisée, qu’elle et son mariage foireux. Angie rigola à la remarque de Noam. Ca faisait du bien de se rendre compte que certaines relations ne changeraient jamais, quoi qu’il se passe. « Bien sur, jolie fille. J’ai pleins de photos de ton papa dans ma chambre. Même mon papier peint est à son effigie. » répliqua-t-elle en roulant des yeux. De nombreuses choses lui avaient manqué pendant son voyage à l’étranger. Noah. Son père. Ses amis. Mais aussi les petites surprises qu’on pouvait avoir en se promenant dans la ville. On finissait toujours par rencontrer quelqu’un qu’on connaissait. Angie était bien contente d’avoir rencontré Noam, plutôt qu’un de ses autres coéquipiers de l’équipe de foot du lycée. Ils étaient tous complètement idiot à force de se prendre des coups. Noam avait évité ça, au moins. Il avait bien changé depuis le lycée. Elle ne l’avait pas réellement vu après leur diplôme. Faut avouer qu’il ne gravitait pas dans le même cercle. Lui toujours à Hope Mills et elle à la fac de journalisme. Elle le croisait souvent quand il venait chercher Charly. D’ailleurs à la mention de son nom, (parce qui pouvait être la mère des enfants de Noam autre que sa voisine ? ), Angie se raidit. Elle ne l’avait pas vu depuis qu’elle était revenue et elle craignait un peu ses retrouvailles. Elle connaissait Charly depuis qu’elle était toute petite. Elle se souvenait encore de la fois où Charly avait refusé de lui parler pendant deux semaines, parce qu’elle avait, par accident, découpé la tête de sa Barbie. « Je suis pas sur qu’elle va être très contente de me voir. Je vais peut être attendre de la voir avec votre fille comme ça elle ne pourra pas me tuer. » dit-elle en grimaçant. « Comment va-t-elle ? » demanda-t-elle doucement. Elle ne savait pas ce qui s’était passé durant ces cinq dernières années, si ce n’est les grandes lignes de la vie d’Hope Mills. Quand elle était partie, elle avait trouvé ça plus facile de couper les ponts avec tout le monde, sauf avec Noah bien sur. Dans un pur reflexe lui venant de lycée, elle frappe Noam sur l’épaule. « La ferme. C’était un accident et puis peu importe monsieur-j’ai-failli-couper-le-doigt-de-quelqu’un-en-cours-de-menuiserie. Je suis sur que Neil Robinson s’en souvient encore. » Répliqua-t-elle avec un sourire mesquin. Angie avait grandi entouré de garçons, la répartie était sa seule façon de se faire entendre. Elle lui demanda un rapide état des lieux de la vie de la ville où ils avaient grandi. Dans cette ville, tout changeait tellement rapidement qu’il lui faudra plus qu’une conversation pour rattraper son retard. Un sourire se dessina sur ses lèvres à la mention de sa fille. Il avait vraiment l’air d’un papa poule. Elle glissa un doigt sur la joue de la petite fille. Elle avait de la chance d’avoir des parents comme Noam et Charly. « C’est une petite fille vraiment chanceuse. » dit-elle nostalgique. Elle ne pouvait pas s’empêcher de se demander si ses enfants seraient aussi chanceux de l’avoir comme maman. Est-ce qu’elle serait capable d’être une bonne mère comme Charly devait sûrement l’être ? « T’es sur d’être le père, parce qu’elle ressemble vraiment à sa mère mais toi pas vraiment ? » demanda-t-elle taquine, pour que toutes ses mauvaises pensées disparaissent. Elle eu du mal à tout emmagasiner. Il est parti deux ans ? Il vient d’apprendre qu’il avait une fille ? Quoi ?? « Oula doucement Tanner. T’as quitté Charly ? Pendant deux ans ? » Elle ne comprenait pas. Elle les voyait tous les jours ensemble. Ils étaient le genre de couple qu’on ne pouvait pas séparer même si on le voulait. « Comment c’est possible ? » Est-ce qu’il avait eu peur en apprenant la grossesse de Charly ? Après tout, c’était un homme. C’était le genre de réaction qu’ils pouvaient avoir. C’est ce à quoi Angie s’attendait, pas à la réaction de Noah. « Oh. Comment t’as réagi en l’apprenant ? » demanda-t-elle doucement. Ca ne devait pas être une chose facile à apprendre. Angie remit une mèche brune derrière son oreille et posa son regard sur l’océan pour calmer ses nerfs. Raconter son périple n’était pas une chose facile à faire. « Hum Noah et moi avons divorcé. » C’était la seule chose à retenir. Elle était partie cinq ans. Elle avait vu le monde, fait des reportages passionnant. Mais quelque part, elle s’était perdue et elle avait perdu l’homme de sa vie.


Désolé d'avoir pris autant de temps

Deux ans plus tôt ou même quelques mois, à l’époque de son retour, Angie ne serait jamais tombé sur un Noam apaisé. Du moins comme il l’était depuis quelques semaines. Sa vie n’était qu’un enchainement de mauvaises décisions. La disparition de Lynn y était pour beaucoup mais ça n’avait pas été celle qui l’avait poussé à partir. Plutôt la nouvelle de ne pas savoir qui il était. On l’avait brisé et ça, il n’avait été en mesure de le gérer. Tant et si bien qu’il avait tout plaqué. Y compris Charly, celle qui avait son cœur et son âme. Celle qu’il avait préféré éloigné de lui, par crainte de l’embarquer dans sa propre déchéance.

Face à Angie, il réalise que ses erreurs lui ont apporté un chose bénéfique. Cet ange entre ses bras. Noaly est celle qui mérite le plus dans sa vie. Elle mérite deux parents qui s’aiment – car il a conscience que ça n’est pas totalement perdu. Noam est encore maladroit lorsqu’il s’agit de celle qu’il aime. Parce qu’il a peur de commettre de nouvelles erreurs. Le point positif, c’est combien lui et Charly se connaissent. Même si les années se sont écoulés, certaines choses sont immuables et il espère bien que leur couple résistera au temps. La réponse d’Angie le fait rire. Après tout, elle était si proche de Charly qu’il était convaincu que cette dernière avait du confié certains détails à sa voisine. « Oh GOD ! Ma puce ne répète surtout pas ça à ta mère. Elle me tuerait ! » ne peut-il s’empêcher de rire. C’était bon de rire et de plaisanter si facilement. En même temps, il s’agissait d’Angie. Bien qu’ils n’aient pas évoluer dans le même cercle d’amis. Certaines relation ne prenait pas une ride. La compréhension pouvait se passer de mots.

Cette ville avait de bons et mauvais cotés. Les mauvais, Noam les encaissait jour après jour. Quand au bon, il pouvait dire qu’il savait où il ne fallait surtout pas trainer et avec qui ne pas parler. Les jalousies étaient nombreuses. Il évitait particulièrement de se retrouver tout seul près de boutiques. Car en tant que « fils des Tanner », il avait acquis cette popularité au lycée, en devenant joueur de foot. Depuis, il n’avait jamais pu se libérer de cet effet domino. Etre apprécié était une chose mais de là à ce qu’on lui demande faveur sur faveur, ça pouvait devenir insupportable. Sa dernière idée en date était de passer incognito dans la ville où il avait grandit. C’était la mission impossible. Lorsque la conversation s’oriente sur Charly, il se doute qu’Angie ne lui a pas encore parlé. Car Charly n’aurait pas été si loquace le matin même. Un simple changement d’humeur l’aurait avertie qu’elle était tracassé. Ce qui n’était pas encore le cas. Sauf que ça viendrait inévitablement. Revenir après deux ans était pénible mais cinq, c’était démentiel. Et ça, Noam se doutait qu’Angie le savait et que Charly ne serait pas très coopérative. « Honnêtement ? » penche-t-il la tête dans sa direction. « Pas très bien. » Noam l’admet sans difficulté. Car il ne sait pas qui aurait eu la capacité à garder le cap alors que Lynn et Caleb disparaissaient et que lui-même s’évanouissait dans la nature. Sans parler de la grossesse. Alors non, Charly n’allait pas très bien. « Elle aura bien besoin de sa déjantée de voisine pour lui changer les idées. » Bon, Angie passerait un très mauvais moment. Charly lui ferait vivre un enfer les premiers temps et peut être qu’avec le temps, elle se laissera aller et se confiera sur ce qu’elle ne peut pas lui dire, à lui.

Ceci dit, malgré toutes les bêtises que chacun avait pu faire durant les vingt premières années de leur vies, certaines choses n’était pas désagréable. Comme le fait qu’elle le frappe. Un instant de nostalgie, des sourires complices et des rires spontané comme si ces cinq années n’avaient jamais eues lieu. « C’est pas comme si ça l’aurait tué. » hausse-t-il les épaule avec cette petite moue sur le visage. « Neil a jamais rien su faire avec ses doigts. Je lui aurais rendu service… » Certes, son doigt aurait pu servir à autre chose. Enfin ça n’était pas arrivé. Et puis ce mec avait toujours été une chochotte. Surtout comparé à lui qui ne mettait jamais les pieds dans un hôpital sauf cas extrême ou qu’il y soit trainé de force.

Si Noaly n’était pas sa priorité, peut être ne serait il pas resté à Hope Mills. Dû moins le croit-il. Car rien n’était sur qu’il aurait eu la force de quitter Charly une seconde fois. Surtout vu la situation entre sa maladie qui était inconnu de tous ses amis. Il était le seul à savoir. Garder un tel secret le ronge quand bien même, il lui doit au moins sa confiance. Le regard qu’Angie pose sur Noaly le touche. Elle semble à la fois charmée et mal à l’aise. Sa réplique a pour effet de le faire rire tandis que Noaly lève se sourire vers eux, un éclair de malice dans les yeux. Elle n’a qu’un an. La ressemblance n’est peut être pas frappante au premier regard mais Noam sait qu’avec le temps, sa fille héritera de quelque chose de lui. « Elle ne serait pas aussi réussi si elle me ressemblait physiquement. Elle a hérité du meilleur. C’est tout ce qui compte. » L’idée de voir Charly disparaitre et d’élever un clone de Charly l’inquiète sérieusement mais il ne le montre pas. C’est sa fille, sa chair et son sang. Rien d’autre ne compte que ce brin de fillette et qu’il aime plus que tout. Se penchant machinalement, il l’embrasse sur le tête. Un flot de question s’en suit. Oh, Angie est reporter alors évidemment tout savoir est naturel chez elle. Sauf qu’il avait du mal à définir, ce par quoi il devait commencer. « Lynn nous a quittés. Accidentellement, j’ai découvert que les Tanner m’avait adopté. Lynn n’a jamais été réellement ma sœur. J’ai été trahit, blessé… un jour, je suis partis. Laissant Charly seule… sauf qu’elle était enceinte, ce que j’ignorais. » Il détestait s’étendre sur ses faits. Deux ans durant lesquels, il avait totalement merdé. Vraiment. Il avait touché le fond. Et bizarrement, c’est Charly qui l’a aide à remonté à la surface. S’il avait partagé son fardeau à l’époque, sa vie aurait pu être plus équilibré durant ces deux années. Comment il avait pu quitté Charly ? A cette question, un triste sourire traverse ses traits. C’était compliqué. On croit être une personne et un jour tout le décor s’écroule pour laissé place à du vide. Il devait comprendre et accepter la situation. Il l’avait fait. Aujourd’hui il évoluait sur la route qui lui permettrait de trouver sa famille biologique. La grossesse de Charly, il n’en avait rien su. Il aurait voulu être là. Entendre les battements du cœur de Noaly durant les échographie. Voir le ventre de Charly s’arrondir. La voir le réveiller en pleine nuit parce qu’elle ne peut pas dormir, car le bébé bouge. Des petits détails, mais qui n’aurait fait que le rendre plus conscient de devenir papa. Alors qu’en fait il a dû se faire à cet idée en quelques minutes. « Pour être honnête, j’étais terrifié. » sourit il doucement à ce souvenir dans le parc. « elle avait confié notre fille à une famille. Mon premier réflexe a été de m’assurer de faire partie de sa vie… » Il taisait le chapitre où il venait de récupérer Noaly. C’était une autre histoire, toute aussi tragique. « Au début j’étais en colère mais ça m’est passé en réalisant que rien de tout ça n’aurait eu lieu, si j’étais resté. Ma fuite a coupé toutes les forces de Charly. Elle a privilégié le bonheur de notre fille. » ça n’avait rien d’un conte de fée mais tout ça était terminé. Maintenant rien n’éloignerait Noam de sa fille et encore moins de Charly. Maladie ou non. Cette dernière finirait bien par entendre son avis sur la question.

La révélation d’Angie aurait eu l’effet d’une bombe s’il n’avait pas aperçu cette blonde au bras de Noah. Tout s’expliquait. Posant son regard sur la jeune femme, certaines choses devenaient bien plus claire. Machinalement sa main remonte le long du dos d’Angie puis se pose sur son épaule. « On fait tous des erreurs, Ange. Rien n’est irréparable… Les secondes chance existe. Noaly et moi en somme la preuve vivante. » tente-t-il de la rassurer, d’une pression sur son épaule. « Charly était fiancée tu sais… une tête brulée comme toi ne devrait pas avoir de mal à récupérer ce qui lui appartient. » murmure-t-il en voyant sa fille sortir de l’enceinte de ses bras pour crapahuter dans le sable. Il la laisse faire, tout en la couvant des yeux.

vu la qualité, t'es toute pardonnée (aa)

Angie faisait partie de ces gens qui aimaient tout savoir, mais elle n’était pas trop branché potin. Pour tout vous dire, elle était toujours la dernière au courant des histoires de cœur des habitants de la petite ville d’Hope mills, alors que c’était un sujet incontournable quand on habitait dans une si petite ville. Pour avoir été le sujet de rumeurs à son mariage avec Noah, Angie avait définitivement cessé d’y faire attention. Elle était certes journaliste et curieuse par nature, mais elle s’intéressait à de plus grands sujets, comme la mise en place d’une sécurité sociale ou la guerre en Irak. Angie avait été dans de nombreux pays pour faire des reportages sérieux, sur des éléments importants que le monde préférait taire. Pendant un temps, elle avait même oublié à quel point la vie n’est pas toujours si sérieuse. Il fallait rire parfois et depuis qu’elle était revenue à Hope Mills, elle réapprenait à vivre, à profiter de la vie. Et c’est grâce à des gens comme Noam. La jeune brune roula des yeux à la remarque de Noam. « Genre. Charly ne serait pas capable de te tuer. Par contre moi. Pitié Noaly dis rien à ta mère, je veux pas mourir dans d’atroces souffrance. » répliqua dramatiquement la jeune fille. Pour avoir été la voisine de Charly toute sa vie, elle savait qu’il ne valait mieux pas s’approcher de Noam. Elle se souvenait encore de tous les plans machiavéliques qu’elles avaient mis en place contre toutes les personnes qui s’approchaient de Mark Hanson. Il ne savait même pas qu’elles existaient, mais les deux petites filles étaient fan du grand terminal. Alors, elle se doutait que pour Noam, ça devait être pire. Elle refusait de finir avec du miel partout dans ses cheveux.

C’est naturellement que le sujet de la jeune Evans vient sur le tapis. Elle connait le caractère rancunier de Charly. Elle se souvient encore de leur enfance et cette fois, elle était persuadée que leur amitié ne traversait pas une petite crise. C’était plutôt une crise mondiale, qui engendrait probablement une troisième guerre mondiale. Quoi qu’il n’y aurait pas de guerre. Angie va mourir dans d’atroces souffrances et son corps ne sera jamais retrouver. Mentalement, elle se fit une petite note : prévenir quelqu’un avant d’aller parler à Charly et surtout faire son testament et ses adieux à toutes les personnes qu’elle aime. Un sourire timide s’incrusta sur le visage d’Angie. « J’espère qu’elle aura le même point de vue que toi. Perso, je pense mourir avant même qu’elle ne m’ait dit comment elle allait. » Angie reposa son regard sur la plage. Quelque chose n’allait pas chez Charly, alors forcément un sentiment de culpabilité prit possession de son estomac. Durant cinq ans, elle avait été tellement égoïste qu’elle n’avait pris de nouvelles de personne. Ni de Charly, ni de sa cousine. Elle avait vécu loin d’Hope Mills, comme si ça pouvait résoudre tous ses problèmes, en oubliant que les personnes qu’elle aimait le plus étaient ici.

Sa main trouva automatiquement le torse de Noam, dans une claque sonore mais pas douloureuse, au souvenir de l’accident désastreux du cours de chimie. Elle n’en revenait toujours pas d’avoir bruler les cheveux de son binôme de chimie. Elle était persuadée qu’il deviendrait chauve bien avant l’heure et que c’était uniquement sa faute à elle. « D’après ce que j’ai appris, il est très doué de ses doigts maintenant. » ajouta-t-elle dans un sous entendu pervers avant de faire une grimace de dégout. « Le dire, c’est encore pire que l’entendre la première fois. » Elle ne comprenait pas pourquoi, mais certaines personnes avaient qui elle n’avait jamais réellement eu d’affinités s’obstinaient toujours à lui dire pleins de détails sur leur vie qu’elle ne voulait pas savoir. Comme Sharon une fille de sa classe d’algèbre et accessoirement nouvelle compagne de Neil. C’est comme ça qu’elle avait appris ça. Au rayon fruits et légumes du supermarché.

Elle ne put empêcher le sourire attendri qui se peint sur son visage. Il était trop chou avec sa fille, un vrai papa poule. Loin du cliché de capitaine de l’équipe de foot du lycée. En le voyant avec elle, elle se dit qu’elle aussi pourrait être une bonne mère. C’est pas parce que sa mère l’avait abandonné qu’elle ferait pareil n’est ce pas ? C’est ce qui effrayait le plus Angie. Elle avait peur de se rendre compte, que comme sa mère, elle ne voulait pas être maman et faire souffrir un petit bébé innocent. Elle tourna la tête vers Noam et l’écouta patiemment raconter en accéléré ce qu’elle avait loupé pendant cinq ans. Si elle savait pour la mort de Lynn, elle ne savait rien pour le reste. Heureusement qu’elle était journaliste, elle avait appris à camoufler ses émotions. Sa main se posa sur l’épaule du jeune homme pour lui montrer qu’elle était là. Elle le laissa continué. Il avait besoin de s’exprimer. Elle n’avait pas été là pendant cinq ans, elle pouvait dès à présent reprendre son rôle d’ami et peut être finirait-elle par se faire pardonner. « Je suis désolé. Ca craint que vous avez du traverser tout ça. Mais peut être que dans toutes ces épreuves, il y a du bon. Vous savez maintenant que vous pouvez survivre à toute épreuve. Et un jour, ce petit ange saura à quel point vous vous êtes battu pour elle et elle en sera très reconnaissante. C’est peut être votre solution pour éviter sa crise d’adolescence. » termina-t-elle dans un sourire. Angie se doutait que tout ça n’avait pas du être facile, mais elle les connaissait. Comme tous les habitants d’Hope Mills, elle avait été spectatrice du début de leur amour et elle savait qu’il faisait parti de ceux qui duraient toujours.

Pas du genre de celui d’Angie et Noah. Elle avait cru qu’il était l’homme de sa vie et que quoi qu’il arrive, ils finiraient ensemble. Mais elle avait eu tort. Ils étaient divorcés depuis quelques mois et il avait déjà quelqu’un dans sa vie. Elle écouta Noam et croisa ses bras sur sa poitrine. « On est pas comme Charly et toi. Vous êtes prêt à tous les sacrifices l’un pour l’autre. Elle donnerait sa vie pour toi si elle le pouvait et je suis sur que tu ferais la même chose. Mais Noah et... » Angie renifla doucement avant de reposer son regard sur l’océan. « Il voulait un bébé et je peux pas lui en donner. Je peux pas devenir comme ma créatrice. » Tout le monde dans cette ville connaissait l'histoire d'Angie et de sa mère. Tout le monde savait que sa mère avait préféré sa carrière de rock star à celle de maman. Parfois, Angie se disait qu'elle avait hérité de son caractère carriériste de sa mère et si elle avait hérité de plus ?

Merci Les tiens aussi sont géniaux

Cette conversation comme un air de déjà vu. Angie et Noam, deux amis ayant en commun une jeune femme torturée. Noam arrive a apprécier le moment. Chose qui lui est généralement bien difficile depuis la disparition de Lynn. Parler de Charly est naturel. Rire n’est pas douloureux, c’est un soulagement. Noam ne partagera jamais une relation compliqué avec Angie. Ils sont de ses amis qui ne se voit que trop rarement mais dont l’amitié est des plus sincère et profonde. Une affection qu’il n’éprouve que pour rares personnes. Il sent la jeune femme avoir le cœur lourd, un peu distance et mal à l’aise. Il ne voit aucune raison de lui rendre la tâche compliqué. D’autres le feront sans conteste. Lui n’a qu’à être son ami comme il l’est depuis longtemps. A sa remarque, il ne peut s’empêcher de rire spontanément. « Crois moi, j’suis sûr qu’un jour elle a eu envie de me découper en rondelle ! » plaisante-t-il lorsqu’Angie s’adresse à Noaly. « Dommage que tu veuilles pas servir de cobaye pour ses nouvelles… expériences. P’t’être que j’aurais pu t’aider. » en rajoute-t-il avec cet air enjôleur sur le visage. Lorsqu’il repensait à ses années de lycées, il en ressortait inévitablement de son couple formé avec Charly à l’époque. Mais surtout de tous ses mecs qui se mettait à tourner autour de Charly dès qu’il avait le dos tournée ou encore qu’une rumeur de dispute courrait entre eux. Il n’en fallait pas plus pour le mettre dans un état de rage et qu’il boxe un ou deux types. Comme à chaque fois, il finissait dans le bureau du proviseur qui lui faisait l’un de ses sermons sur l’éducation, le respect et le nom qu’il entraine dans la ville.

Parler de Charly ne lui est pas douloureux. Pas comme les sujets tels que Lynn ou les Tanner. Charly était son point d’ancrage, la seule personne qui arrive encore à lui faire retrouver la raison. Sans elle, il n’est rien. Ces deux dernières années l’avait largement prouvés. Se détruire à coup de bouteille d’alcool avait été pathétique. Grâce à elle, il sortait la tête de l’eau et parvenait enfin à avancer. Charly et Noaly seront toujours sa force, sa famille. « T’es une fille pleine de ressources. Tu t’en sortira ! » assure Noam avec un sourire en coin. Elle n’avait pas tort d’éprouver des craintes. Lui-même savait que Charly ne lui avait pas pardonné. Elle avait accepté. Comprit ? peut être. Elle tolérait sa présence et l’aimait. C’était surement pour ça qu’ils parvenaient à aller de l’avant. Toutefois, il n’oubliait pas combien Charly pouvait s’avérer rancunière. Il était passé par là, ainsi il imaginait combien Charly risquait de lui en faire voir de toutes les couleurs. « J’essayerai de tâter le terrain pour toi… histoire de rendre les choses moins… douloureuses. » Elle pouvait compter sur lui. Mais Charly serait la seule à décider de comment elle verrait les choses. Noam songea qu’il devra surement prier pour Angie. Car elle en aurait assurément besoin.

Son contact, son sourire, ces anecdotes, tout était pour rappeler à Noam combien ils avaient été insouciant à l’époque. Tout était archi simple. Ils se prenaient la tête et se réconciliaient. C’était avant de devenir adultes et responsable. Il en avait presque oublié le coté pervers d’Angie. Il hausse un sourcil, lui adressant un regard en biais. « Et après c’est nous les obsédés et pervers. Tu vaux pas mieux que la majorité des mec, Burgham ! » secoue-t-il la tête malicieusement alors que l’image de Neil traverse son esprit. « Je veux même pas savoir comment t’as réussi à soutirer ce genre d’information. » C’était plus fort que lui, la titiller était naturel. Juste pour la voir à nouveau le bousculer. Juste pour un sourire. Juste parce que c’est son amie. Juste parce qu’elle a mit le doigt sur ce qu’était le bon vieux temps. Et parce qu’une part de Noam aimerait pouvoir revenir en arrière à cet époque.

Toutefois, même s’il avait des remords, il ne changerait pour rien au monde ce moment. Il a une fille, il a Charly. Les deux êtres qui – il le sait – l’aimeront toujours quoi qu’il puisse faire. En cette période, c’était tout ce dont il avait besoin de savoir. Noaly calée entre ses bras, il se sent puissant et fier. Lui, l’athlète qui n’a pas fait d’étude, qui n’a qu’un job de mécanicien, il a une famille. Une petite fille qui est le portrait de sa mère et qui fait sa fierté dès qu’il a croisé son adorable minois. Comment ne pas être attendri par cette bouille enfantine, ses yeux malicieux et ces boucles sombres. Son naturel et sa spontanéité lui rappelle sans cesse Charly. Noaly est ce qu’il a de plus cher. Elle est et sera toujours son bébé. Néanmoins, Noam résume rapidement à Angie ce qui s’est produit ses deux dernières années. C’est loin d’être un sujet simple. Il ne s’étendra pas dessus. Depuis deux ans, il est toujours lié à Lynn mais plus du tout au Tanner. Lynn sera toujours sa sœur quoi qu’il se passe. Les Tanner, il a fait une croix sur eux depuis que Lynn a rendu son dernier souffle. Car à ses yeux, ils étaient les seuls responsable. Un lent sourire travers son visage lorsqu’elle parle du couple qu’il forme avec Charly. Ils sont indissociable. Noam a conscience que rien ne semble capable de les éloigner l’un de l’autre. Encore plus maintenant qu’il peut serrer cette petite crapule dans ses bras. « Elle sortira pas avant ses 30 ans ! » assure-t-il, d’un air le plus sérieux du monde, déposant un baiser sur la tête de sa fille. « Perdre Lynn… j’ai pas seulement perdu ma sœur. C’était une confidente, une amie, une partie de moi. Et découvrir cette trahison de la part des Tanner… ça m’a rendu fou de rage. Je sais même pas qui je suis en réalité… j’ai fait une connerie en partant. Je pensais vraiment que Charly méritait mieux que moi et que je devais la protéger du type que j’étais. » Il tait ce passage où l’alcool l’a transformé en loque humaine. Les femmes qu’il a rencontré. L’une d’entre elle l’a secoué. C’était même pire que ça. Car il avait la sensation d’avoir Charly en face de lui. C’est elle qui l’a poussé à revenir ici. Chaque jour, il ne peut pas s’empêcher de la remercier silencieusement. Car elle est l’une de ses femmes qui aura marqué une période clé de son existence. Une période sombre où il ne songeait qu’à la prochaine bouteille qu’il viderait. Sauf qu’elle a vu un homme bon derrière ce que dissimulait l’alcool. Elle a vu un mec torturé qui avait les moyens de s’en sortir. Un type plus fort qu’il n’en donnait l’image. Alors il était rentré. Et tout était arrivé au même moment. La découverte de Jonas, l’existence de Leanne. Il n’était pas rentré depuis deux jours qu’il venait de croiser Charly dans la rue. Il avait un souvenir très précis de ce moment. Jamais, il ne pourrait l’oublier. Ni elle, ni sa colère.

L’un comme l’autre, ils avaient besoin de mettre les mots sur leurs maux. Noam n’était pas volubile. Depuis son retour, il était plus discret et évitait généralement les sujet devenu trop difficile. Parler à Angie s’avère pourtant être une bonne thérapie. Il est bien plus en paix depuis quelques semaines. Vivre au quotidien avec Charly lui fait du bien. Au-delà de ça, ils arrivent enfin à panser leur blessures ensemble. Et en ce moment c’est tout ce qui compte. « T’imagine pas à quel point. » soupire-t-il alors que l’image de Charly, livide – comme ça peut lui arriver avec cette maladie – traverse son esprit. Il fera tout pour elle. Bien sur, elle le sait, du moins, il lui semble lui avoir dit. Angie ne peut pas deviner dans quel état, elle trouvera Charly. Noam a promit de ne rien divulguer sur sa maladie. Mais ça n’est pas le genre de chose qui peut se cacher bien longtemps. La confession d’Angie lui fait tourner la tête dans sa direction après s’être assuré que Noaly ne tenterait pas d’avaler du sable. Sa main presse un peu plus fort l’épaule de son ami. Lui a du se faire à l’idée d’être papa en l’espace d’une poignée de minutes. Angie a agit sur le coup de la peur. Il en est persuadé. Son problème n’a jamais été ses sentiments pour Noah, mais de devenir comme sa mère. Il prend une lente inspiration et souffle sur le ton de la confidence. « Regarde où tu es, Angie. » Il doute d’avoir les mots de réconforts qu’elle a besoin d’entendre. Mais il est là et comme à cette habitude avec les filles, il fait ce qui lui semble le plus naturel. « Tu es revenue… ce que ta mère n’a jamais fait. Tu n’es pas… et ne sera jamais comme elle. » appuie-t-il sincèrement sur ses mots. « Avoir un bébé est une sacrée expérience que tout homme et femme méritent de vivre. Et tu sais quoi ? Le jour où tu sera prête, tu fera une maman géniale… parce que justement tu ne répètera pas les erreurs de tes parents. Et que tu veuille l’entendre ou non, Noah n’a toujours eu d’yeux que pour toi. » Eux s’étaient mariés. Charly et Noam non. Peut être que s’ils l’avaient fait, les choses se seraient passé différemment pour eux. Le constat que Noam peut faire, c’est que malgré la situation, ils sont à nouveau ensemble. Alors devant l’air morose et torturé d’Angie, il sait que dans le fond, elle retrouvera Noah. C’est qu’une question de temps. Comme une enfant, il la ramène contre lui et l’embrasse sur la tempe. La notion de souffrance est exacerbé chez Noam. Seul le temps permet aux blessures de se cicatriser. « Regarde la. » désigne-t-il Noaly du menton. « Encore aujourd’hui, j’ai du mal à croire qu’il s’agisse de ma fille. Je peux pas m’empêcher de vouloir la protéger, de l’embêter, de rire avec elle. Et le plus beau des spectacles, c’est lorsque je la vois avec Charly. Je suis si fier d’elles… » murmure-t-il, pensif. « Je sais que j’parais complètement gaga de ma fille… mais sans elle, peut être que je ne serais pas resté à Hope Mills. Parfois, il suffit d’un mot, d’un sourire… un détail peut changer une existence, Angie. Ne laisse pas filer ta chance. Parle à Noah. »

Ohh Merci T'es trop choupinou. :15: Désolée pour le pavé J'arrivais plus à m'arrêter (aa)