NOM: SULLIVAN
PRENOM: Caleb Ryan
AGE: 24 ans
STATUT: Célibataire
EMPLOI : Editeur
HISTOIRE: CALEB & REESE Assis sur le canapé, Caleb attendait que Reese ne sorte de sa chambre. Elle s'y était enfermée, quelques minutes plus tôt. Elle avait eu un coup de fil à passer, à l'un de ses frères... Un frère qu'elle connaissait depuis toujours, et dont elle avait pourtant ignoré l'existence, jusqu'à aujourd'hui, jusqu'à ce qu'il ne lui révèle dans une lettre, la vraie nature du lien qui les unissait. A cette annonce, Reese avait plutôt mal réagit. Pire que ça encore. Il la connaissait assez bien pour savoir qu'elle avait été bouleversée par cette nouvelle, même si elle était bien entendu trop fière pour le reconnaître. Malgré tout, Caleb n'avait rien dit. Il s'était tenu près d'elle, il avait tenté de la calmer, et de la rassurer. Si, certes, apprendre un secret de famille aussi lourd que le sien n'était jamais bien agréable ; il savait en revanche - de par les épreuves par lesquelles il était lui même passé - qu'elle parviendrait à surmonter tout ça et par accepter le lien de parenté qui l'unissait à ce Noam et ce Jonas. Il savait que la fratrie finirait par se recomposer, que ces trois là sauraient se retrouver. Oui, Caleb en était certain, Reese saurait faire une place, dans son coeur, comme dans sa vie, à ces deux jeunes hommes. Parce que, quoi qu'elle en pense, les liens du sang étaient plus forts que tout. Si, pour le moment, elle niait la vérité, elle ne pourrait cependant pas la nier bien longtemps, et n'aurait bientôt d'autre choix que de l'accepter. Ca n'était qu'une question de temps. Le temps saurait faire son travail, et permettre à cette tête de mule de Reese d'accepter, au moins une fois dans sa vie, de ne pas tout contrôler.
La porte de la chambre s'ouvrit, et Caleb tourna la tête en direction de la jeune fille. La mâchoire serrée, elle avait l'air complètement crispée.
«
Tu l'as eu ? »
Elle hocha d'abord la tête, avant de lui expliquer :
«
Je lui ai donné rendez-vous. »
«
Tu vas lui dire quoi ? »
«
Rien du tout. Je vais lui rendre cette satanée enveloppe. »
Caleb se retint de ne pas soupirer. Pourquoi s'entêtait-elle autant à ne pas vouloir entendre parler de cette histoire ? Qu'elle le veuille ou non, ces hommes faisaient désormais partie de sa famille, et il lui faudrait l'accepter. Il ne voulait pas dire par là qu'elle devrait agir avec eux comme agirait naturellement une soeur, mais elle devrait néanmoins reconnaître leur lien.
«
Tu sais que tu ne pourras pas continuer à faire ça bien longtemps ? »
«
A faire quoi ? » demanda-t-elle en s'approchant doucement du canapé, pour s'asseoir à côté de celui qu'elle considérait, en un sens, comme son meilleur ami.
«
A fuir. Tu vas forcément devoir admettre la vérité, un jour ou l'autre... »
«
J'suis pas prête, Caleb. J'ai pas envie de... J'peux pas- », elle soupira, agacée de ne pas pouvoir trouver ses mots. «
J'peux pas encore me faire à l'idée. »
Il était clair que ça faisait beaucoup à digérer. L'existence de deux frères cachés, les mensonges de ses parents pendant des années... Tout autant de choses auxquelles elle devrait faire face, si elle voulait que sa vie reprenne un cours « normal ».
«
Ca, ça viendra avec le temps. Les histoires de famille, c'est jamais bien simple tu sais... »
Elle tourna la tête vers lui. Sans un mot, elle savait à quoi il faisait référence. A sa famille, à lui. A son passé. Elle se mordit la lèvre inférieure. Elle était stupide. Vraiment. Ou du moins, elle se sentait terriblement idiote, à se lamenter sur son sort, à en vouloir à la terre entière pour cette famille décomposée qu'on lui avait laissée, quand Caleb, lui, n'avait presque plus de famille. Baissant la tête, elle répondit :
«
Je sais... »
Il passa sa main derrière la nuque de la jeune fille, qu'il commença à masser avec douceur, comme pour la réconforter. Quiconque les aurait vus, là, tous les deux, assis sur le canapé, les aurait probablement crus en couple. Il n'en était cependant rien. Non pas que l'idée ne leur ait jamais traversé l'esprit, bien au contraire. Ils y avaient déjà pensé, tous les deux. En un sens, ils représentaient chacun ce dont l'autre avaient besoin. Il résidait plus qu'une simple amitié entre eux. Si Caleb n'avait jamais vraiment connu l'amour, il pouvait en revanche dire que, selon lui, c'était
ça, l'amour. Se sentir bien, aux côtés d'une personne, être prêt à tout pour elle et son bonheur... C'était ce qu'il ressentait pour Reese. Une affection multipliée par mille, doublée d'une certaine admiration pour cette demoiselle au physique qu'il jugeait parfait et à l'esprit plus que développé. Il aimait ça, chez elle. Cette intelligence. Elle était l'exemple même que les blondes pouvaient avoir de l'esprit. Et ça, ça lui plaisait. Beaucoup. En ce qui la concernait, Reese avait toujours apprécié Caleb. Si, contrairement au jeune homme, le charme n'avait pas forcément opéré au premier regard, des sentiments avaient su naître, au fil des derniers mois écoulés. A mesure que la demoiselle avait appris à le connaître, elle s'était prise d'affection pour lui, pour sa générosité, pour sa maladresse et sa timidité qui faisaient de lui quelqu'un de différent, quelqu'un d'unique, et bien plus que ça encore... Et pourtant... Ils n'avaient jamais osé s'avouer leurs sentiments. Lui, avait eu trop peur de ne pas être assez bien pour elle – il l'admirait tant qu'il la mettait sur un piédestal – et elle, n'avait jamais songé, ne serait-ce qu'un seul instant, que ses sentiments puissent être partagés, et pour cause, puisque Caleb n'avait jamais vraiment laissé paraître ces derniers. Alors, ils restaient dans les non-dits, dans les gestes équivoques, sans pour autant s'avouer leurs réels sentiments. Ils craignaient l'échec, ils craignaient d'être repoussés. Ils ne savaient pas que leur crainte pourrait peut-être les faire passer à côté d'une belle histoire...
Soupirant légèrement, Caleb reprit la parole :
«
Ta famille, elle restera toujours ta famille. Quoi que tu dises, quoi que tu fasses. Quoi qu'elle ait fait, même, dans le passé. Quand j'avais six ans, et que ma mère est morte, j'en ai voulu à mon père. Parce que j'étais persuadé que si elle n'avait pas pris le volant pour le rejoindre, elle serait toujours en vie. J'ai passé des mois à le détester. J'ai dû faire mon deuil seul. Et puis, en grandissant, j'ai compris que mon père n'était responsable de rien et que, même s'il l'avait été, il était la seule famille qu'il me restait. C'est pour ça que je l'ai supporté toutes ces années et ce, malgré son mauvais caractère. C'est peut-être un con, mais ça reste mon père. »
Il marqua une légère pause, retirant sa main de la nuque de Reese, pour saisir la main de la jeune fille, et la tenir dans la sienne quelques instants. Caressant la paume de celle-ci de son pouce, il continua :
«
Tes frères sont peut-être ce qu'ils sont, ils resteront toujours tes frères. Et il en va de même pour tes parents. »
Cette fois, ce fut à elle de soupirer. Elle ne pourrait jamais vivre avec ça... Elle ne serait jamais à la hauteur. Une part d'elle espérait que ces frères n'attendaient rien d'elle, qu'ils ne s'attendaient pas à ce qu'elle agisse comme une vraie soeur le ferait avec ses frères... Parce qu'elle n'avait aucune idée de comment agir. Mais dans le fond, elle reconnaissait que Caleb avait raison. Comme toujours. Déposant un léger baiser sur la joue du jeune homme – qui le fit un peu plus rougir qu'il ne l'aurait cru – elle murmura un léger :
«
Merci »
Elle se blottit alors dans ses bras, et ferma les yeux. Le jeune homme commença à passer sa main dans ses longs cheveux couleur des blés. Demain serait un jour meilleur. Peu importe les épreuves qu'elle aurait à affronter, elle n'avait pas peur. Parce que Caleb serait là pour elle, comme il l'avait toujours été depuis leur rencontre...
Ce qu'elle espérait ? Qu'un jour, elle ait la force de lui avouer ses sentiments. Ne serait-ce que pour rétablir la vérité entre eux. Tant pis s'il ne l'aimait pas, tant pis s'ils ne connaitraient pas de belle histoire. Au moins, elle n'aurait plus rien à cacher. Mais y était-elle prête ? Elle n'en était pas si sûre. Avec les révélations de Noam, sa vie avait été assez bouleversée comme ça, sans qu'elle en rajoute en faisant fuir Caleb. Elle voulait attendre... attendre quoi ? Le bon moment, probablement, qu'une once de courage la traverse, et qu'elle puisse enfin passer aux aveux... A moins que le jeune homme ne se décide à lui révéler ses sentiments le premier...