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 Save me from this darkness [R]

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Angie J. Burgham
Angie J. Burgham
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MessageSujet: Save me from this darkness [R]   Save me from this darkness [R] EmptyMar 5 Avr - 0:23

Save me from this darkness [R] Nikita-nikita-20556458-100-100 Save me from this darkness [R] RoryGilmoreIcons-rory-gilmore-19517988-100-100

All this experience weighs me down. But there is gold, hidden by rock and sand.
I have to search a little harder now

« Vous êtes bien sur le répondeur de Stephen Burgham. Laissez un message, je vous rappellerais. » Angie souffla avant de raccrocher une nouvelle fois. C’était la 3e fois qu’elle appelait et personne ne prenait la peine de répondre. Elle savait qu’il avait du partir en voyage quelques jours, mais il était censé rentré hier soir et si son voyage avait été rallongé, il l’aurait appelé. Habituellement, il l’appelait 5 fois par jour et là aucune nouvelle. Angie ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter. Qu’est ce qu’elle ferait si quelque chose était arrivé à son père ? La tempête qui grondait dehors ne l’aidait en rien à calmer son calme. Récupérant son portable, elle tenta de rappeler pour tomber, une nouvelle fois, sur le même message automatique. Elle poussa un cri de frustration. Elle décida de tenter de se calmer. Si quelque chose avait du se produire, elle aurait été au courant. S’approchant de la fenêtre, elle regarda le vent faire son chemin avec force à travers les arbres. Elle ne put s’empêcher de se demander si Camden était en sécurité. Depuis son retour, elle avait tout fait pour l’éviter. Il ne devait même pas savoir qu’elle était de retour en ville. Une semaine plus tôt, elle avait pris son courage à deux mains et s’était rendu dans la rue de son appartement. Avant même qu’elle y arrive, elle l’avait aperçu, au loin. Son souffle était resté coincé dans sa poitrine. Elle était restée planté là, au milieu du trottoir sans pouvoir bouger un muscle. C’est tout ce qu’elle savait faire, depuis son divorce, observer sa vie et restait en retrait.

Attrapant sa veste, elle enfila ses bottes de pluie, que tout le monde trouvait ridicule mais qui en ce temps, était très pratique. Elle ne pouvait pas rester dans son petit appartement et ne rien faire. Ne rien faire l’obligeait à penser à Camden, ce qui la poussait à penser à leur mariage et à ses erreurs. Penser à lui était devenu trop douloureux. Elle faisait son possible pour y penser le moins, et même si ça voulait dire affronter la tempête. Rabattant sa capuche sur sa tête, elle s’avança d’un pas décidé à travers la ville, qu’elle connait par cœur. Si on lui demandait pourquoi elle était revenue alors que sa carrière était en plein essor, elle répondait toujours la même chose : pour ma famille. Les gens pensaient souvent qu’elle se contentait de parler de son père et de sa grand-mère, mais c’était faux. Camden arrivait toujours en premier. Bien sûr, son père et sa grand-mère avait eu un rôle à jouer dans son retour, mais moins que le marine qui avait volé son cœur.

Elle ne se sentait pas à l’aise dans cette tempête qui prenait plus d’ampleur. Elle avait vu ce dont mère nature était capable. Elle avait vu des personnes perdre tous leurs biens à cause d’une coulée de bout. Elle avait vu des gens perdre la vie à cause d’un orage. Ces mêmes personnes, qui peuplaient désormais ses cauchemars et l’empêchaient de dormir. Elle accéléra le pas et décida de couper par le cimetière. Elle arriverait plus vite à la maison de son enfance en passant par là. Son portable vibra dans la poche de sa veste. Elle s’empressa de décrocher. « Papa ? Oh mamie, t’as eu des nouvelles de papa ?... Non, je sais pas... Hum le bruit, oh c’est une fenêtre qui vient de s’ouvrir... T’inquiètes pas mamie, je suis en sécurité. Profites de ton voyage. » Au moins, elle était sûre que sa grand-mère était en sécurité en Californie et qu’elle n’avait pas à s’inquiéter pour ça. Elle raccrocha et remis son portable dans la poche de son jean. Augmentant la cadence, elle ne fit pas attention et trébucha sur une pierre tombale. Une flopée de jurons s’échappa de ses lèvres alors qu’elle tentait tant bien que mal de se remettre sur pied. Elle était mouillé jusqu’aux os et son genou était désormais en sang. Elle détestait définitivement le mauvais temps. Remettant sa capuche sur sa tête, elle aperçu une silhouette qui s’approchait dangereusement d’elle. Elle savait déjà comment seront titrés les journaux de demain « Angie Burgham, retrouvée morte dans un cimetière. »


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Camden G. Donnelly
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MessageSujet: Re: Save me from this darkness [R]   Save me from this darkness [R] EmptyMar 5 Avr - 14:51


Angie & Camden



Les essuies glaces grinçaient sous l’impact de cette pluie qui s’abattait sur les environs. Camden – comme toute la population – était averti de cette tempête mais il en a vu d’autres. Bien d’autres. Qui avaient coutés la vie d’officiers, de mari, de femmes et d’enfants. Ces derniers temps, il évitait de songer à ce genre de chose. Sauf qu’il est généralement plus facile à dire qu’à faire. La CB allumé, cette dernière crachotait des informations toutes les deux minutes, jusqu’à ce que son nom soit prononcé. Parlait-on de sa mère ? D’instant, il décroche la radio.

« Donnelly. J’suis presque à l’entrée de la ville- »

« Toutes les équipes sont mobilisées. Il nous manquent encore du monde- »

« Femmes et enfants ? »

« Oui. Apparemment quelqu’un se balade du côté du cimetière. Tu peux y jeter un œil ? » Demande l’officier.

« Pas de problème. »

« Les lignes téléphoniques sont saturées. Ton beau-père et ta mère- »

La connexion fut coupée instantanément. Foutu radio. Son beau-père. Depuis des semaines, il passait devant le bar. C’était un lieu qu’il évitait de peur de tomber sur Angie, sur quelqu’un ou quelque chose qui lui rappelle ce qu’il a perdu. Camden ne se fait pas d’illusion. A bien choisir, il se doute qu’Angie ne rappliquera pas à Hope Mills sans une bonne raison. De son point de vue, l’unique raison pourrait être sa famille. Mais certainement pas lui.
Le grincement de ses essuies glaces se poursuit lorsqu’il se gare près de l’entrée du cimetière. Les rues sont désertes. En partant le matin même de chez lui, il n’avait pas envisagé se retrouver sous toute cette flotte. Malgré ça, il trainait toujours dans son coffre un baluchon remplit de fringues et d’accessoires plus utiles que nécessaires. Il sort son coupe-vent et l’enfile, armé d’une torche. Visitez le cimetière un soir d’orage, c’était pas exactement la façon dont il avait prévu de passer sa soirée. Il referme le capot et s’avance en direction du cimetière. Tout est calme à part cette pluie, le tonnerre et le vent qui s’infiltre sous ses vêtements. Sa torche balaie minutieusement les alentours lorsqu’il distingue une forme tout au loin.

Camden est un homme de terrain et ce malgré son accident. Les douleurs sont toujours là et malgré sa rééducation, il tente d’apprivoiser cette souffrance par le fait qu’il a la chance d’être en vie. Sauf que des jours comme celui-ci, c’est beaucoup plus dur. L’air atmosphérique rend ses blessures plus fragiles. L’élancement dans sa jambe, il tente de l’oublier. A coup sûr, cette personne à l’autre bout du cimetière pourrait avoir besoin d’un coup de main. D’ailleurs qu’est-ce qu’une personne foutait dans un cimetière pendant une tempête ?! Il continue sa progression d’un pas décidé et prend sur lui pour oublier la douleur. Bientôt il prendrait un bain chaud et la douleur s’estomperait.

« Hé !!! » lance-t-il à travers la tempête, tout en se doutant que jamais il ne pourrait être entendu à travers se vacarme. Il presse alors le pas et bientôt, il ne tarde pas à combler la distance lorsque cette personne s’étale dans une allée, remuant herbe et boue à la fois. S’approchant sa torche balaie la silhouette avant de se figer sur le ciré et les bottes. A croire que le BON DIEU était décidé à lui rappeler qu’il y avait une vie en dehors de ses obligations à la base.

« Angie Burgham noyé dans un cimetière avec ses superbes bottes jaune canari. Ça ferait un sacré titre dis donc ! » En lui tentant une main pour l’aider à se relever. Face à cette boule d’énergie, d’optimisme, de bravoure et d’ambition, il a juste l’impression de revoir un fantôme. Celle qu’il a aimé. Celle qui l’a brisé mais à qui, il ne le dira pas. Question de fierté. La pluie torrentielle s’abat sur eux et pourtant, il est incapable de détourner les yeux. Sa silhouette, ses taches de boue sur son visage la rende encore plus aventurière. Et ça le touche. Alors que ça ne devrait pas. Deux ans qu’ils sont divorcés et il est incapable de fermer son cœur à celle qui a gâché leur couple. « Qu’est-ce que tu fais ici ? » Au cimetière ou dans leur ville ? Il voudrait connaître les deux réponses mais il savait déjà que cette rencontre ne serait pas sans laisser quelques traces derrière eux. « Viens j’te ramène. » rajoute-t-il alors commençant à faire demi-tour. Angie pouvait être un peu butée quand elle le décidait. Le suivrait-elle ou non, tel était la question. Mais en tout cas, Camden, lui ne comptait pas finir noyer dans cette tempête et dans ce cimetière. Même s’il n’y aurait pas de frais de déplacement à engager pour son enterrement. Il se tourne alors une nouvelle fois vers elle pour savoir si elle le suivait.



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Angie J. Burgham
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MessageSujet: Re: Save me from this darkness [R]   Save me from this darkness [R] EmptyMer 6 Avr - 23:48

La pluie tombait à grosses cordes. Le vent semblait enfin être sorti de sa torpeur et s’amusait à faire claquer tous les volets. N’importe qui de censé resterait chez soi, emmitouflé dans une grosse couverture avec un bon chocolat chaud entre les mains. Ce temps était fait pour que les gens restent chez eux avec les gens qu’ils aimaient, principalement avec leur famille. Angie aurait aimé faire la même chose. S’emmitoufler dans une grosse couverture, choisir un film qu’elle n’aurait pas vu jusqu’à la fin parce qu’elle se serait endormi dans les bras de Camden. C’est comme ça qu’elle aurait du passer sa soirée. A la place, elle était dehors, sous la pluie pour aller vérifier que son père était en sécurité. Angie était le genre de femme qui préférait s’assurer que les gens qu’elles aiment sont en sécurité, au détriment de sa propre sécurité.

Elle s’était dit que traverser le cimetière serait le chemin le plus court pour aller à sa maison d’enfance. Elle avait pas pensé qu’il n’y aurait pas de lumière. Avait vous déjà traversé un cimetière en pleine nuit ? C’est terrifiant. Rajouter ça à une tempête qui se prépare et ça devient un cauchemar vivant. Maladroite comme elle est, Angie trébucha sur une pierre tombale. Son front se cogna contre la stèle. Tant bien que mal, elle essaya de se relever. Ses genoux étaient en sang, mais elle réussit à se relever. Elle avait connu pire comme tempête. Les blessures physiques n’étaient rien à côté de ce qu’on pouvait ressentir quand on sentait la vie s’échapper d’un corps à cause d’une coulée de boue.

Un hé l’effraya. Elle ne voyait pas la personne. Seulement une silhouette sombre qui avançait droit vers elle. Angie avait été élevée par un père, qui n’avait d’autre ambition que protéger son bébé. Il lui a appris à se battre, mais il lui a aussi appris à courir le plus vite possible quand un homme s’approchait de vous en pleine tempête. Prise de panique, elle recula. Mais la pierre tombale n’avait pas bougé. De nouveau, elle se retrouva par terre, le popotin dans la boue. Génial pensa-t-elle. Je vais mourir et je serais couverte de boue. Elle ferma les yeux, prête à mourir sous un coup de hache ou bien pire.

Quand son prénom fut mentionné, elle releva la tête. Elle aurait reconnu cette voix entre mille. Son cœur se mit à battre tellement fort qu’elle n’entendit pas la fin de sa phrase. Elle était bien trop occupée à le fixer pour entendre ce qu’il disait. Il était enfin là, face à elle. Elle n’avait qu’une envie, se réfugier dans ses bras et ne plus jamais les quitter. Elle n’entendit même pas sa remarque sur ses adorables bottes, dont tout le monde se moquait. Le destin les réunissait enfin et elle était pleine de boue. Le destin devait la détester. Elle attrapa sa main et se releva. Elle hésita quelques secondes avant de relâcher sa main. « Merci. » souffla-t-elle dans un murmure. Elle avait du mal à retrouver sa voix. Pour dire la vérité, son cœur devait être encore quelque part caché dans la boue. Elle essuya ses mains sur son jean, cherchant quelque chose qu’elle pourrait dire. Mais qu’est ce qu’on était sensé dire à quelqu’un qu’on avait abandonné et trahi ? Elle se mordilla la lèvre et tritura ses doigts. « Qu’est ce que tu fais ici ? » Ici ? Comme ici à Hope Mills ou comme ici au cimetière ? Elle hésita entre lui dire qu’elle était revenue parce que sa vie n’avait pas vraiment de sens quand elle était loin de lui et lui dire qu’elle avait fait une erreur et qu’elle voulait se rattraper. Mais à la place, les mots qui sortirent de sa bouche furent tout à fait différent. « Je voulais m’assurer que mon père était en sécurité. Il répond pas à mes appels et il est plus tout jeune. Il s’est peut être blessé et n’arrive pas à atteindre le téléphone. » Quand Angie était stressée, elle se mettait à parler très vite et avec un cheveu sur la langue, ce qui avait tendance à l’agacer. Elle s’arrêta de parler et ne put s’empêcher de se dire qu’elle devait avoir l’air débile. C’est pas comme ça qu’elle avait imaginait leurs retrouvailles. Elle était sensé être à son meilleur niveau. Elle aurait porté une des robes que Camden préférait, ses cheveux auraient ressembler quelque chose et elle aurait réussi à tenir une conversation sans que ce stupide cheveu revienne sur sa langue. Elle voulait que pour une fois, il la voit pour une fille qui savait se débrouiller toute seule, non pas cette fille maladroite qu’il avait épousé. Elle le vit partir et hésita à le rejoindre. Elle aurait aimé pouvoir le suivre et faire comme s’ils étaient encore mariés, ne serait-ce pour quelques minutes. Il se retourna et elle se décida à le suivre. Il pourrait très bien la déposer chez son père. Ca l’éviterait de se tuer en se cognant à quelque chose. Un sourire se dessina malgré sur elle à la vue de sa vieille voiture. « Tu peux me déposer à la maison ? Hum, je veux dire chez mon père. » Son sourire s’effaça quand une pensée lui traversa l’esprit. Elle ne savait même pas où il habitait désormais. Est-ce qu’il vivait encore dans leur appartement ou est ce qu’il l’avait quitté pour un autre où il n’y avait aucun souvenir d’elle ? Elle avait tellement de choses à lui dire, tellement de choses à lui faire comprendre, tellement d’excuses à lui fournir. Mais les mots ne voulaient pas se former, alors elle se tut et profita du son de la pluie, mélangé à celui du vent pour se rapprocher de lui.
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Camden G. Donnelly
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MessageSujet: Re: Save me from this darkness [R]   Save me from this darkness [R] EmptyJeu 7 Avr - 21:46



C’était le genre de tempête qui n’en finirait jamais. En devenant Marines, il a du s’acclimater à toutes les éventualités et possibilités que le monde a à offrir. Cette tempête ne lui paraissait pas aussi insurmontable que bien des gens pouvait le croire. Il avait vu pire. Il y aurait toujours pire de toute façon. Les tsunamis, les tremblements de terre, ça n’avait rien d’une partie de plaisir. Il a encore en tête les images de sa mission en Afghanistan. Cette chaleur étouffante, la peur dans les yeux des femmes et des enfants, l’insécurité, les bombes qui explosent de jours comme de nuits. Camden a encore souvent l’impression d’être là bas. Peu à peu, il réalise que jamais il ne pourra retrouver le semblant de vie qu’il a pu avoir à l’époque où il n’était qu’un jeune adulte qui coulait des jours tranquille dans cette ville. Le chaos a investi sa vie pour ne plus en sortir. Morphologiquement des détails mineurs se sont opéré sur sa silhouette. Sous ses vêtements uniquement. Les cicatrices le prouvent. D’autres cicatrices sont plus profondes et lié à des souvenirs. Des pertes. Beaucoup. Des femmes, des hommes, des enfants, des innocents. Des vies gâchées. Et lui, qui n’avait rien pu faire. Camden est entraîné pour sauver, il donnerait sa vie pour n’importe qui. Etre Marines est une vocation pour lui. Pourtant aujourd’hui, on le renvoyait pratiquement avec un boulot ingrat. S’occuper des nouvelles recrues. Paradoxalement, il savait que jamais on ne lui aurait offert un tel poste s’il n’en était pas capable. Sauf que Camden raffole de terrain. Il préfère courir sous une pluie glaciale plutôt que de rester à tourner en rond au sol pendant que ses jeunes recrues peuvent éprouver le plaisir de faire quelque chose de grand. Regrettait-il sa carrière ? Non. Il aurait juste voulu que cette mission s’achève sur une note positive.

Un appel par la CB et finalement, Camden se dévoue pour aller jeter un œil du côté du cimetière. Les habitants pouvaient se balader toute la journée dans le cimetière mais non, c’était à la nuit tombé et pendant une tempête qu’il se devait de dénicher une personne décidée à jouer les fantômes. Camden n’était pas le genre à savoir dire non. De plus avec un métier comme le sien, l’engagement était naturel. S’il pouvait aider, il le faisait sans hésiter. Sauf que s’il avait su, qui il y trouverait, il y aurait peut-être réfléchi à deux fois. Entre les bourrasques de vent et la pluie qui s’abattaient sur la ville, il eut du mal à se faire entendre ou alors c’était qu’après avoir distingué cette silhouette, elle était décidée à prendre ses jambes à son cou. L’espace d’un instant, il secoue la tête sur le côté droit, puis le gauche avant de réellement accélérer sa marche pour combler l’espace avec ce fantôme. D’ailleurs il n’eut pas à se forcer tant que ça pour la rattraper. Sa torche balaya cette silhouette et lorsqu’il reconnue cette paire de bottes indémodable et unique en son genre, il sut immédiatement qui était le fantôme qui rôdait entre les tombes de leur ville natale.

Couverte de boue et d’herbe, la pluie en rajoutais une couche. Elle aurait du lui paraitre comme terrible mais c’était bien le contraire qui se produisait aux yeux de Camden. Elle aurait pu ressembler à un schtroumph où l’on avait déversé du chocolat dessus qu’il aurait du mal à se retenir de la prendre dans ses bras. Une remarque fuse et il en vint à lui tendre sa main pour l’aider à se relever. D’instinct, il marque une distance entre eux. S’il avait un mot un lui dire, c’est qu’il en marre d’avoir mal. Sauf qu’elle doit pertinemment le savoir, vu qu’elle est l’instigatrice de leur relation. Encore une fois, il ne fait que subir. Doit-il se révolter contre elle ? cela servira-t-il à quelque chose ? « Merci. » le mot franchit à peine les lèvres de la journaliste qu’il se retrouve la main pendue dans le vide qu’elle vient de lâcher. Il est trop stupide de s’accrocher. De croire. Non, d’espérer. Que peut-il espérer après une séparation aussi longue et un divorce ? que peut-il encore attendre d’elle ? Aussi bon était il en qualité de militaire qu’il était une véritable catastrophe lorsqu’il s’agissait de décortiquer leur relation. Impassible, le regard rivé sur elle, la question fuse. Que fait-elle ici ? Oui, il avait au moins le droit à cette réponse. En plein milieu d’un cimetière. Quand on y réfléchissait c’était bien le genre de la jeune Burgham de partir croisade en plein milieu d’une tempête pour je ne sais quel idée qui aurait traversé son esprit bizarre. « Je voulais m’assurer que mon père était en sécurité. Il répond pas à mes appels et il est plus tout jeune. Il s’est peut être blessé et n’arrive pas à atteindre le téléphone. » Ce débit rapide, ce cheveux sur la langue lui donnait envie de sourire. Parfois, il en était bête. Totalement lorsqu’il s’agissait d’elle. Il se pince alors les lèvres pour s’empêcher de laisser traverser une émotion quelconque sur son visage. S’ils étaient dans cette situation, il n’en était pas le responsable. « Les lignes sont saturées, voir coupées à certains endroits. » explique Camden après avoir simplement hocher la tête aux mots de son ex-femme. Oui alors ça, il fallait qu’il se le répète cinq cent fois par jour. Ange –Ex-femme. Car son cœur ne lui disait pas du tout la même chose. C’était abérrant comme une simple rencontre avec une personne de votre passé pouvait vous mettre sur les charbons ardents en l’espace de quelques secondes. Si ça n’avait pas été Angie, Camden aurait surement eu plus de compassion ou aurait été moins froid. Il prend pourtant sur lui et lui lance qu’il la ramène. Chez elle, chez son père. Quelque part où il la saura en sécurité de préférence. Car il la connaissait et c’était peu dire. Elle aurait été capable de s’assommer en rencontrant une porte. Il s’arrête un instant pour regarder si elle le suit. Un bref instant, il attend qu’elle parvienne à sa hauteur et reprend sa marche tout en balayant les environs avec sa torche. Bientôt la sortie du cimetière apparait. Un œil vissé sur elle, il la voit esquisser un vague sourire. « Quoi ? » lâche-t-il sans la quitter des yeux. Qu’est ce qu’il y avait de drôle ? Okay sa voiture était un vieux modèle retapé mais c’était la première voiture qu’il s’était acheté avec sa première paie. Il aurait pu acquérir une voiture neuve aujourd’hui mais il y tenait. Ça lui rappelait d’où il venait et le travail qu’il avait fourni pour arriver où il était. « Tu peux me déposer à la maison ? Hum, je veux dire chez mon père. » Comme s’il allait la laisser en pleine rue au milieu de la tempête. Il hausse un sourcil et secoue la tête. « On va vérifier la maison de ton père et j’ferais un tour des environs. T’es sur qu’il est là-bas et pas au bar ? » Lui n’en savait rien. Il avait tout juste eu le temps de rentrer de la base. D’ailleurs, il était un peu dégoûté. Il ne pourrait même pas profiter d’une soirée tranquille devant sa télé-géante, dans son fauteuil en cuir super confortable comme il en avait fait la pub à l’époque où la série Friends envahissait les écrans. Sans réfléchir, il lui ouvre alors la portière avant de commencer à ôter sa veste. Pour conduire, c’était merdique ce genre de veste. Il la balance alors sur la banquette arrière de la voiture, malgré que dans deux minutes il seraient trempé et ressemblerait à un chien mouillé. Restait plus qu’à espérer que sa voiture ne lui fasse pas comme il y a deux jours et que le démarreur tienne le coup.

Il ne faisait rien à son égard. Pas un seul geste. Pas un regard tendre. Rien. Pourtant, c’était pas l’envie qui lui manquait. Le seul contact qu’il avait eu avec elle, l’avait retourné. Mais elle l’avait rompu et il devait surement songé que c’était certainement la seule bonne chose à faire. Mais qui avait-il de bon à faire dans leur situation ? L’espace d’un instant. Une seconde. Peut-être plus. Peut-être moins. Il ne sait pas. Il retrouve cette lueur complice, tendre et chaleureuse aux creux de ses yeux. Il pourrait rester ainsi des jours. Juste pour un regard. Pour elle. Mais il ne peut pas. Il y a urgence et à rester planter devant la voiture la seule chose qu’ils vont réussir à faire c’est attraper une pneumonie. Quoique, ils pourraient toujours se soigner ensemble et peut être alors que cette atmosphère lourde et bizarre disparaitrait enfin.





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MessageSujet: Re: Save me from this darkness [R]   Save me from this darkness [R] EmptyLun 11 Avr - 13:45

Chaque nuit, Angie se réveillait en sursaut, criant comme si on était en train de l’égorger. Pour l’ancienne marmotte qu’elle était, dormir était devenu une punition. Le jour c’était facile de s’occuper pour tout oublier. Elle enchainait les articles au journal, les activités pratiques et les nouveautés. Elle s’était même mise au tricot, parce que pendant le cours instant où elle bataillait avec ses aiguilles, elle n’avait pas à penser à ce qu’elle avait laissé derrière elle. Elle ne revoyait pas ses sombres images se dessinait sous ses paupières. Pendant un cours instant, il n’y avait qu’elle et que sa maladresse. Tout était facile la journée, mais dès que la nuit tombait, son corps la rappelait à l’ordre, la forçant à dormir au moins quelques heures. Malgré tout, à chaque fois, elle se réveillait en hurlant. A chaque fois, ses cauchemars revenaient, plus forts que jamais. Elle avait beau être de retour à Hope Mills, toutes les nuits, elle avait l’impression d’être en Afrique et elle se sentait plus seule que jamais.

Ce job avait été la chance de sa vie. A choisir, elle aurait accepté une nouvelle fois, sans aucune hésitation. Elle avait perdu beaucoup, elle en avait conscience. Elle avait perdu la stabilité de sa petite vie, bien rangé. Elle avait perdu son innocence et sa foi en l’espèce humaine. Mais ce n’était rien. Ce n’était rien comparé à ce qu’elle avait ressenti quand Camden lui avait dit qu’il voulait une famille. Elle s’était sentie tombée dans un trou noir. Elle avait toujours su qu’il méritait mieux qu’elle, mais elle avait réussi à se mentir. Pendant des années, elle avait réussi à se faire croire que peut être, elle lui suffirait, qu’il se contenterait d’elle. Mais elle avait eu tort. Il méritait mieux qu’une fille dont les névroses étaient présentes depuis sa plus tendre enfance. Abandonnée par sa mère, Angie était bien trop effrayée à l’idée de refaire les mêmes erreurs du passé, parce que si elle avait fait les mêmes choses, elle savait qu’il n’aurait jamais pu lui pardonner, tout comme son père n’avait jamais pardonné à la génitrice de la jeune Burgham.

C’est peut être aussi pour ça qu’Angie était aussi proche de son père. Il avait toujours été là. Quand sa mère les avait quittés alors qu’elle n’était âgée que de quelques semaines, il s’était fait la promesse de toujours être là pour sa fille. Et il l’avait été. Il l’avait aimé pour deux parents. Il avait été présent à chaque gala de danse, à chaque remise de diplôme. Il l’avait toujours aidé à se relever. Elle ne pouvait pas imaginer une vie où son père ne serait pas là pour lui montrer la voie, où il ne serait pas là au cas où quelque chose lui arriverait. Alors peut être que c’était bête ou inconscient, mais elle avait besoin de savoir qu’il allait bien et tant pis si pour ça, elle devait réveiller ses vieux démons en affrontant la tempête.

Elle savait qu’affronter la tempête allait la renvoyer à ses vieux démons, à cette main qui glisse hors de la sienne alors qu’elle sent la vie quitter ce corps frêle à cause d’une coulée de boue. Mais elle n’avait pas pensé qu’elle allait devoir l’affronter lui. Leurs mains se touchent un court instant et son cœur s’emballe. Elle n’a jamais su contrôler les mouvements de ce stupide organe quand elle était en sa présence. Il battait toujours bien trop vite, bien trop fort, à l’image de leur histoire. Elle était revenue pour lui, mais depuis 2 mois qu’elle est de retour, elle n’avait pas réuni assez de courage pour prendre l’initiative d’aller le voir. Quand son père lui avait demandé, elle avait dit qu’elle ne savait pas s’il vivait encore à leur appartement et que si ce n’était pas le cas, elle ne saurait pas où le trouver. Ca avait été un mensonge éhonté parce que d’une Hope Mills est une petite ville. Un rapide coup d’œil sur internet et on trouvait tous les renseignements qu’on souhaitait. Deux, elle avait grandi avec lui dans cette ville, elle connaissait tous les endroits où il venait se réfugier quand la vie devenait trop dure. La vérité, c’est qu’elle avait bien trop peur de le retrouver dans un de ses endroits parce qu’elle se doutait qu’elle était la raison pour laquelle la vie était devenue plus dure.

Alors qu’elle se relève, sa main glisse bien vite hors de la sienne. Un merci s’échappe de ses lèvres. Sa présence le gène, tout autant qu’elle la réjouit. C’est compliqué à décrire, ce mélange de sentiments qui se bouscule dans sa tête quand elle est en sa présence. Elle est sensé être douée pour les mots, mais en sa présence, tout se bouscule et elle perd jusqu’à la moindre notion de son français. Il revient seulement quand quelque chose la dérange, tout comme son cheveu sur la langue qu’elle trouve agaçant. « Les lignes sont saturées, voir coupées à certains endroits. » « Oh. » Bien sur, c’était évident. Les lignes n’avaient pas tenu le coup et elle avait réagi excessivement, se rendant encore plus bête qu’elle ne l’était aux yeux de la personne qui avait le plus d’importance. Elle n’était pas aidée, par le sang qui coulait sur son front et la boue qui avait pris possession de tous ses vêtements. Elle doit avoir l’air d’une idiote à le regarder retourner vers sa voiture, sans savoir si elle doit le suivre ou non. Elle finit par se décider et le rejoint. Leurs bras se frôlent et Angie a l’impression d’être redevenue cette adolescente pathétique, qui s’émoustille d’un sourire ou d’un frôlement.

Un sourire se dessine malgré elle à la vue de sa vieille voiture toute cabossée. Tous les souvenirs liés à cette voiture remontent à la surface et elle a cette envie ridicule de rire et de pleurer pour avoir tout perdu à cause de cette peur irrépressible qui est en elle et qui l’empêche d’avoir une famille avec le seul homme qu’elle ne pourra jamais aimer. « Quoi ? » Elle est légèrement surprise par le ton qu’il emploie mais elle suppose qu’elle l’a bien mérité. Elle aimerait arranger les choses avec lui, mais elle ne sait pas par où commencer. Il y a tellement de choses qu’elle devrait lui dire. Mais rien ne vient. A la place, sa voix douce réplique : « Jolie voiture. » dans un faible sourire, comme elle l’avait fait quand tout fière, il lui avait montré sa nouvelle acquisition. Elle se souvenait parfaitement du sourire et du regard fier qu’il avait quand il a acheté cette voiture. Il avait eu l’air tellement heureux qu’Angie n’avait pas eu le courage de lui dire qu’elle ressemblait à une épave. Elle voulait juste retrouver ce sourire sur ses traits, ne serait-ce que pour quelques minutes. Elle pourrait s’en suffire. Mais vu le traitement qu’il lui infligeait, elle n’était pas prête de le revoir. « On va vérifier la maison de ton père et j’ferais un tour des environs. T’es sur qu’il est là-bas et pas au bar ? » Elle secoua la tête. « Le bar était fermé toute la semaine. Il était en voyage avec sa nouvelle petite amie, mais il était sensé revenir ce matin. S’il est là, il sera chez lui. » affirma la jolie brune. Il avait intérêt à être là.

Elle suivit Camden et n’osa pas prononcer un mot de plus, de peur de dire quelque chose qu’elle n’aurait pas du dire. Il lui ouvre la portière et elle s’immisce dans la voiture. Leurs regards se croisent et pendant un instant, le temps semble suspendu. Son souffle reste coincé dans sa gorge, son cœur s’emballe. Elle aimerait lui dire qu’il lui manque, que toute cette histoire de divorce c’était une mauvaise idée, qu’elle était prête à lui faire un enfant s’il le voulait toujours. Sauf qu’elle était pas prête et elle ne savait pas si elle pourrait l’être un jour. Il méritait une famille, un enfant qu’il pourrait aimer plus qu’outre mesure. Tant pis, si c’était avec une autre. Elle saurait s’y faire s’il était heureux. S’il était heureux, elle s’y ferait à cette douleur. Elle tourna la tête et murmura : « Tu vas tomber malade. »
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Camden G. Donnelly
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MessageSujet: Re: Save me from this darkness [R]   Save me from this darkness [R] EmptyMer 13 Avr - 4:13



Le vent s’engouffre sous sa parka, le faisant ressembler à bibendum. Forçant le pas, malgré la douleur lancinante qui jaillit dans sa jambe, il se concentre pour mieux l’ignorer. Ça n’était pas le moment. Quelqu’un pouvait avoir besoin d’aide, de secours. Hope Mills n’était pas régulièrement touché par ce genre de tempête. En l’occurrence, celle-ci semblait prendre des proportions inconnues jusque-là. La capuche de sa parka ne tient pas en place et Camden est déjà trempé comme une soupe. Honnêtement, il préfère encore éprouver ça. Sentir l’eau ruisseler sur son corps, une sensation glaciale qui frappe chaque pore de sa peau et qui le réveil. Au gré de ses missions, il a vécu un moment sur les cinq continents et à ses yeux rien ne rivalisent avec l’horreur de l’Afghanistan. La moiteur, l’odeur de la mort, la chaleur, la terreur. Lui-même ne sait pas comment il a pu en revenir sans trop de dommages. L’horreur avait été son quotidien. Il avait toujours de quoi se distraire avec les autres Marines mais les coups de feux, les bombes, chaque nuit était un pur cauchemar. Aujourd’hui encore, il reste éveillé en plein milieu de la nuit parce que certains souvenirs le poursuivent ou parce que sa peur l’empêche de trouver le sommeil. Etre militaire, Marines, quelqu’un d’engagé comme lui ça pouvait s’avéré déjà difficile à la base. Parce qu’il est de cette trempe de personne qui veut servir leur pays. Qui n’hésitera pas à donner sa vie pour sauver un homme ou une femme en difficulté. Il prendra des décisions capitales même si ça vie doit en dépendre. Mais si en plus d’être un militaire, il est marié, la souffrance, l’inquiétude, la peur se décuple. Du moins, si cette femme n’était pas du genre à parcourir le monde allant au-devant de situations aussi dangereuses que les siennes. S’il avait eu une femme qui serait resté vivre tranquillement sur le continent américain, il n’aurait pas été si inquiet. Sauf qu’Angie était tout sauf raisonnable et une femme qu’on pouvait enfermer entre quatre murs. Elle avait besoin de liberté. Une liberté d’expression parce qu’elle est journaliste, mais un liberté totale. C’est ce qu’il en avait conclu après maintes semaines de réflexion. Il lui avait fallu du temps pour comprendre que cette vie, cette liberté, c’était un besoin pour elle. Et lui, il ne pouvait plus rien faire si ça n’est la lui rendre. Peut-être avait-il eu tort ? Camden n’y pense plus vraiment. Le divorce est prononcé depuis deux ans et ils ne se sont plus revus depuis des années. Pourtant, il a toujours l’impression de sentir son parfum lorsqu’il rentre dans ce qui fût leur appartement. Stupide hein ? Mais il l’aime. Envers et contre tout. Il pourrait être comme Josh et draguer tout ce qui bouge. Sauf qu’il n’a jamais été ce genre de type. Il a toujours été le Camden d’Angie. Il ne sait pas qui être d’autre. Sa vie est compliquée. Beaucoup de femmes font partie de son entourage. A Hope Mills, la plupart connaissent Angie alors c’est encore plus difficile. Il se concentre alors généralement sur ce que cette ville lui a apporté. Des amis ? Un profond espoir en l’être humain. Ce besoin de devenir meilleur. Non pas pour devenir le prochain Président des Etats Unis mais pour voir de bonnes choses arriver. Pour changer le monde et le rendre plus sécurisant.

Trempé jusqu’aux os, elle était bien la dernière personne sur qu’i il aurait souhaité tombé. Mais bon, à croire que Dieu et Cupidon s’affrontent de là-haut, il se retrouve face à elle. L’aidant à se relever, sa main glisse dans la sienne. Leur premier contact en l’espace de trois ans. Trois ans qui ont ressemblé à une éternité pour lui. Le frisson qui remonte le long de son bras, il le camoufle difficilement. Il ne s’était jamais demandé ce que ça lui ferait de la revoir, une fois le divorce prononcé. Ou plutôt, il a toujours évité d’y songer. Parce que c’est encore beaucoup de souffrance pour lui. Une plaie béante de son cœur qui ne peut se refermer. Un cœur qui n’a jamais battue que pour elle, en vérité. Les années ont passées et s’il n’est pas devenu aigri et amer envers les femmes et le mariage, ça n’est certainement pas à Angie qu’il le doit. Pourtant aussi étrange que ça soit, elle est encore la seule à lui faire éprouver cette étrange sentiment d’être vivant. Un simple contact lui suffit pour l’éprouver. Et pourtant, les dommages intérieurs sont quasiment irréversibles. Elle lui a brisé le cœur et tous les espoirs qu’il avait. Fonder une famille, c’était avec elle qu’il le souhaitait. Parce qu’ensemble ils étaient plus fort. Leur relation n’a jamais été un simple mariage, c’était une union où les deux protagonistes mettent généralement des décennies à se trouver. Eux, ils se côtoyaient depuis toujours, ça relevait de l’évidence que leur mariage marcherait. Ils étaient deux meilleurs amis, des confidents, puis des amants. Ils se soutenaient et n’avaient pas peur des mots et pourtant, à cette seconde précise c’était le silence qui comblait leur retrouvailles sous cette furieuse tempête. Camden se doit même retenir un vague sourire lorsqu’elle parle avec ce cheveu sur la langue. C’était stupide parce qu’il savait qu’elle avait horreur de ça, et lui il trouvait ça charmant chez elle. Elle était sexy, adorable – même avec toute cette boue sur elle – mais lui, ce qu’il retenait c’était sa nervosité et ce cheveu sur sa langue. Il dû même se reprendre pour parvenir à lui donner une réponse cohérente, tant elle parvenait à le troubler. Et dire qu’ils n’avaient pas échangé dix mots ! Camden gardait cette distance de sécurité parce qu’il voulait éviter d’avoir mal. Ce professionnalisme ou impassibilité, c’était parfois pour ça qu’on le décrivait comme un type froid et mystérieux. Cette ville sait pourtant qui est Camden G. Donnelly. Le type qui a épousé Angie Burgham ? Non. Le type qui à l’âge de 10 ans prenait déjà soin de lui et sa mère. Celui-là même qui avait grandi trop vite. Un écorché vif mais qui préférait vous embrouiller avec un sourire plutôt que d’entendre dire que sa mère est une alcoolique incapable d’élever son fils. Et il avait trouvé Angie. Avec elle tout avait été plus simple. Il n’avait pas à être fort. Il pouvait être Camden. Mais plus aujourd’hui. Pas après ces trois dernières années.

Face à elle, il lui explique vaguement pour les lignes téléphoniques et sa réponse en dit long. Quand est-ce qu’elle lui sortira une longue tirade qui l’agacera et où il sera obligé de trouver un moyen pour la faire taire ? Mais son regard est déjà attiré par les traces de sang qui s’échappent à la racine de ses cheveux. Il ne dit rien pour le moment mais l’idée de la savoir blessée. Qu’elle ait pu être blessée ces dernières années, fait monter une certaine colère en lui. Angie n’a jamais rien fait de mal. Elle ne ferait même pas de mal à une mouche. Effectivement, l’idée qu’on ait pu la faire souffrir le dérange sérieusement. Mais a-t-il son mot à dire ? Il prend tout de même sur lui et garde ce sang froid qu’on attribut bien souvent aux militaire. Il lui indique qu’il va la ramener, sans plus de cérémonie. Il s’attend à la voir rappliquer à son coté mais c’est comme si elle n’avait pas encore imprimé tout ce qu’il venait de dire. Jetant un regard en arrière, il l’attend quelque secondes avant qu’elle arrive à sa hauteur. Le trajet jusqu’à la sortie du cimetière n’est guère plaisant toujours agrémenté par ces silences et regard en coin, Camden se pose un bon millier de questions. Elle est pour son père et il l’a bien intégré dans son esprit. Bien qu’elle espère qu’il soit à la maison, les chances qu’ils n’y soient pas, sont réelles. Que fera-t-il ? La laisser seule dans une grande maison ? S’il écoutait sa raison, il la laisserait se démerder toute seule. Parce que c’était elle, qui sortait dehors alors qu’un avis de tempête était annoncé. Mais il était un Marines et il n’abandonnait personne derrière lui. Même s’il aurait bien passé un soirée tranquille à l’appart, il sait déjà que – même si ça sera pénible pour son cœur – il devra faire avec et conjuguer avec la présence d’Angie.

A la sortie du cimetière, se rapprochant de sa voiture, cette lueur mêlée à ce sourire fugace traverse son visage. C’est infime mais il la connait alors oui, il l’a vu. Il réplique d’un ton trop brutal mais à vrai dire, il n’a réellement eut le temps de le contrôler. « Jolie voiture. » Il hausse un sourcil avant de finalement oser répliquer, un sourire sarcastique sur le visage. « Venant d’une femme qui aime se rouler dans la boue les nuits de tempête, j’avoue que tu peux être jalouse d’elle. » Cette vague lueur d’amusement traverse son visage. Elle connait l’histoire de cette voiture. Il y tient et peut être même ne renoncera-t-il jamais à s’en débarrasser. Camden n’est pourtant pas le type matérialiste. Cette voiture représente simplement ce qu’il a été et ce qu’il est devenu. Tout le chemin qu’il a parcouru. Et elle – sa voiture – ne l’a jamais laissé tomber même si parfois, elle lui rend la vie difficile. Parler n’est pas simple. Sauf qu’ils ne pourront pas passer la soirée en silence. Briser la glace leur est nécessaire. Ainsi, il lui fait part qu’il vérifiera la maison et les environs au cas où. « Le bar était fermé toute la semaine. Il était en voyage avec sa nouvelle petite amie, mais il était censé revenir ce matin. S’il est là, il sera chez lui. » Beaucoup d’information en trois phrases à vrai dire. « Je savais qu’il fréquentait quelqu’un. » fit-il mine de rien. « La ville est en alerte depuis plus de vingt-quatre heure. Ça se peut qu’il soit bloqué à l’aéroport. » soumet-il l’idée machinalement. Car c’était bien la première chose qui était suspendu dès qu’une alerte était annoncé. Le traffic aérien. A tous les coups, Angie s’inquiétait pour rien. Mais comment lui reprocher ? Elle ne s’était pas inquiété pour lui ses trois dernières années, lui réplique une voix dans sa tête. Il la secoue pour éloigner cette pensée parasite. C’était souvent ces derniers temps que ça lui arrivait. Il avait horreur de ça. C’était comme s’il n’était plus un homme ou un Marines, mais un adolescent pubère qui ne sait pas agir avec celle dont il est amoureux.

Machinalement, il lui ouvre la portière de la voiture. Comme si rien n’avait changé et qu’il était toujours chargé de prendre soin d’elle. De sa femme. Il avait toujours tenté d’être un « type bien » pour elle. Pas forcément le bon mais celui qui ne la rendra pas malheureuse. A-t-il réussi un jour à lui faire éprouver le sentiment de n’exister que pour lui au moins l’espace de quelques minutes ? D’être sa princesse ? Aujourd’hui il n’en sait rien. Se glissant sur le siège passager, il enchaine avec cette malice qu’il n’a plus qu’à de très rares occasions. « Evite de salir ma limousine. » la raille-t-il lorsque son regard se plante au sien. Peut-être aurait-il dû s’en abstenir. L’intensité de son regard lui donne l’impression de se liquéfier. Il est là. A sa portée. Il jurerait qu’elle veut lui parler. Que sa femme est perdue mais il se retient de faire un geste. Il a peur de briser ce moment. C’est comme avant. A son regard, il découvrait un gouffre de souffrance et paradoxalement, il pouvait lire dans ses yeux fascinant que certains sentiments ne s’évaporaient pas. Même après trois ans de séparation. C’était toujours là. La flamme vacillait mais elle était présence. Cette lueur le prouvait à Camden. Mais était-il prêt à prendre le risque ? Pour souffrir encore ? Pour qu’elle prenne la fuite à nouveau ? Il avait besoin de sa femme. De celle qui choisirait de rester, peu important les évènements. Et ça, elle n’allait pas non seulement devoir le lui dire, mais le lui prouver. Parce que s’il est un Marines affirmé et décoré, Camden est un homme dont les pièces de son cœur se sont éparpillées un peu plus à chaque seconde qui s’écoulait loin de celle qui ne cesse de hanter ses pensées. C’est uiquement sa remarque qui le sort de ses pensées. « Tu vas tomber malade. » Elle faisait allusion au temps et lui, pensait à toute autre chose. Il secoue simplement la tête avec un lent sourire qui vient naitre sur son visage. « J’ai vu pire. Au moins, tu sauras comment me remercier… » enchaine-t-il avec un regard espiègle et un sous-entendu malgré leur situation. Il referme alors la portière puis fait le tour de la voiture et de venir se réfugier à son tour dans le véhicule.

Il espérait vraiment que sa voiture ne planterait pas et qu’elle démarrerait. Un jour, il s’était dit qu’il demanderait à Noam pour qu’il l’aide à mieux retaper sa voiture. C’était le meilleur pour ça dans cette ville. Il est même le seul capable à dompter la voiture capricieuse de Charly. Alors il se doutait qu’avec la sienne, il n’aurait aucun problème. Mais ces derniers temps, Camden n’avait guère eu le temps de se poser. La mission, l’hospitalisation, la rééducation et maintenant, qu’il venait de prendre ses fonctions. Il était souvent prit par le temps. Complètement trempé, ses cheveux dégoulinant d’eau, il insère la clé de contact alors que de la bué se forme sur le pare-brise. La clé tourne, et priant silencieusement le moteur se met à rugir et ce sourire de satisfaction apparait sur son visage. Il laisse alors la tête retomber en arrière, sur l’appui tête. L’intensité d’un regard braqué sur lui et son regard rencontre une fois de plus le sien, puis à ça blessure. « On va devoir nettoyer ça pour commencer. » souffle-t-il en désignant la blessure à sa tête.


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MessageSujet: Re: Save me from this darkness [R]   Save me from this darkness [R] EmptySam 30 Avr - 21:09

Trois ans, trois longues années pendant lesquelles elle n’avait eu aucune nouvelle. Elle s’était convaincue qu’elle n’avait plus le droit d’en prendre à la personne concernée alors elle avait tenté d’obtenir des informations détournées. C’était déjà difficile d’obtenir des informations pour la femme d’un marines en mission, ça l’était encore plus pour l’ex-femme. Dès le divorce prononcé, elle avait su que l’armée des Etats Unis ne la tiendrait plus au courant. Si quelque chose lui était arrivé en mission, elle serait la dernière au courant. Elle n’était plus la personne à appeler. Par son rôle de journaliste, elle pouvait tout de même avoir des informations. La dernière fois qu’elle avait eu des nouvelles, il était situé en Afghanistan à faire des missions de repérage. C’était encore une raison pour laquelle leur mariage n’aurait pas tenu. Camden faisait preuve d’un patriotisme à tout épreuve, prêt à donner sa vie pour son pays tandis qu’Angie voyageait à travers le monde pour dénoncer des vérités que son pays n’était pas prêt à admettre. Pourtant malgré tout, leur profession n’avait jamais été une entrave à leur relation. Peut être parce qu’ils se connaissaient. Ils se connaissaient bien au-delà de leur profession. Depuis tout petit, ils fréquentaient les mêmes endroits, les mêmes personnes. Ils avaient grandis ensemble, s’étaient construits à deux. Si aujourd’hui Angie n’est pas une fille réservée et timide, qui reste dans son coin, c’est à Camden qu’elle le doit. Il a réussi à lui montrer que ses rêves étaient à portée de main. Quand elle a décidé de partir en Syrie pour faire son premier reportage, il a été le premier à la soutenir, parce qu’il croyait en elle et peut être aussi parce qu’il savait qu’elle ne pourrait pas rester indéfiniment à Hope Mills. Elle avait besoin de voir le monde, elle avait besoin d’autre chose, de quelque chose de plus grand. L’espace de quelques mois, elle avait touché ce rêve du bout des doigts. Elle avait vu son reportage être publié, son nom mentionné pour un Pulitzer. Et puis tout s’était effondré. Son campement avait été attaqué par les rebelles, une tempête rajoutant au chaos. Elle a vu des gens s’accrocher à leur vie. Elle a vu la dernière lueur s’éteindre dans le regard d’autres. Encore aujourd’hui, ses nuits sont peuplés de ces mêmes personnes qu’elle a côtoyé pendant des mois et qui ne sont plus. Il y a quelque chose que personne ne nous dit : les rêves ont un prix.

Son rêve lui avait couté sa dernière once d’innocence et même si techniquement, ça ne lui avait pas couté son mariage. Ca l’avait conforté dans son idée qu’elle n’était pas prête à mettre au monde un enfant, ce qui lui avait couté son mariage. En le revoyant, tout lui revient en mémoire, son sourire moqueur, sa voix rauque le matin quand il vient de se réveiller, sa façon d’être. L’espace d’une seconde, elle a envie d’envoyer en l’air toutes ses convictions, de lui dire qu’elle est désolée, qu’elle lui ferait un bébé s’il en avait encore envie. Mais rien ne sort. Sa main s’accroche à la sienne et pour la première fois depuis 3 ans, elle a l’impression de revivre, comme si jusque là on l’avait privé d’oxygène. Ils remontent l’allée du cimetière et Angie se sent obligée de lui expliquer ce qu’elle fait là, à défaut de pouvoir lui expliquer les véritables raisons de son retour. Elle lui parle de la nouvelle amie de son père. « Personne ne sait qu’il fréquente quelqu’un. Cette femme est la femme mystère. Il veut pas me la présenter. » répliqua Angie. Cette situation avec son père l’agaçait légèrement. Ils ne s’étaient jamais rien caché et voilà qu’aujourd’hui, il lui cachait cette femme. Quelque chose était louche, parole de journaliste. C’est pas parce qu’elle était agacée par le comportement de son père qu’elle en était moins inquiète. Elle était morte d’inquiétude à l’idée de le perdre. Pendant longtemps, il avait été toute sa vie. Lui, Camden et sa grand-mère. Ils étaient sa famille. Du moins, elle les considérait comme tel. Elle doutait que Camden pense la même chose. Elle acquiesça à la remarque de Camden. Peut être qu’il avait raison. Peut être qu’elle avait exagéré. Comme à son habitude.

Arrivée à sa voiture, il lui ouvre la portière, les ramenant tous deux à une époque désormais révolue. Leur histoire était du passé, elle devait s’en souvenir. Peu importe si c’était douloureux, c’est ce qui était pour le mieux. Camden méritait une famille, qu’il pourrait aimer et chérir comme personne. Et elle était incapable de lui donner ça. Elle était bien trop effrayée à l’idée de n’avoir aucun sens maternel, comme sa mère. Et si elle finissait par suivre le même chemin que la femme qui l’avait mis au monde. Angie avait lu bon nombre d’articles sur la maternité. Nombreuses étaient les femmes qui déclaraient que l’instinct maternel était inné, mais il y avait aussi les autres : celles qui avouaient qu’elles n’avaient pas ressenti de choses particulières pour leur enfant. La jeune Burgham avait bien trop peur de finir dans cette dernière catégorie. Camden pouvait lui pardonner beaucoup de choses, elle en avait conscience mais abandonner leur enfant, il ne lui pardonnerait jamais. Mais quand son regard se plonge dans le sien, elle oublie tout. Elle oublie ses belles statistiques, ses craintes les plus profondes et l’espace d’une seconde, elle pense qu’elle pourrait être une bonne mère si c’est lui le père. Cet instant est fugace. Un battement de cil et ses peurs reprennent le dessus. Elle tourne la tête et met fin à cet instant. « J’ai vu pire. Au moins, tu sauras comment me remercier… » Elle sourit bien malgré elle avant qu’il ne referme la portière. Dans le rétroviseur, elle l’observe faire le tour de la voiture. Quand il monte dans la voiture, elle continue de l’observer avant de murmurer le mot magique : « Merci. »

Elle aimerait lui dire plus, mais elle a peur de le faire fuir. Peut être que cette tempête était une bonne chose finalement. Ca leur permettait de rester quelques minutes ensemble et même si dans quelques heures, elle devra le regarder quitter sa vie, ces quelques instants auront voulu le coup. Elle était prête à prendre n’importe quoi. Une minute. Une heure. « On va devoir nettoyer ça pour commencer. » Sa main remonte sur son front. Ses doigts sont en sang. Elle en avait même oublié que sa tête lui lançait. Il avait le don spécial de lui faire oublier tout ce qui pourrait lui faire mal. « T’as pas à faire ça Cam’.» Elle se doutait bien qu'il la détestait et il en avait tous les droits. A sa place, elle aurait probablement ressenti la même chose. Elle connaissait Camden, elle savait que c'était un homme bon, mais elle refusait qu'il fasse semblant avec elle pour prouver à tout le monde que c'était un mec bien. Elle comprendrait s'il préférait rentrer chez lui et la laisser seule. Ca lui ferait mal, mais elle comprendrait. «On est arrivé.»


PS : Bénissez Charly qui a pris le temps de tout recopier et de poster pour vous :15: Arrow
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Camden G. Donnelly
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MessageSujet: Re: Save me from this darkness [R]   Save me from this darkness [R] EmptyMar 3 Mai - 19:42



Le divorce avait été une épreuve difficile pour lui. Il a toujours cru en son couple avec elle. Le lien qu’ils partageaient n’a jamais faiblit depuis leur enfance. Les séparations, même si elles ont été nombreuses au fil des années n’avait toutefois pas entaché les sentiments qu’il éprouve pour elle. Elle était son va-tout. Personne d’autre ne pénétrerait son cœur. Ça n’était pas une promesse qu’il s’était faite. C’était simplement l’évidence même. Il savait au plus profond de lui, qu’il ne pourrait pas aimer plus qu’il n’aime Angie. Ce divorce a brisé quelque chose en lui. C’est sans doute ce qui l’a amené à enchainer les missions et prendre tant de risques. Parce qu’il voulait oublier la souffrance et la définition du divorce. Il pouvait perdre un bras, une jambe, il s’en foutait. Mais il ne supportait pas l’idée de la perdre elle. C’est avec elle qu’il a grandi, c’est à son côté qu’il a appris à gérer ses angoisses les plus profondes. Il ne savait pas ce que c’était d’être un mari. Durant son existence, il n’a pas eu de modèle autour de lui. Entre une mère alcoolique et un père qui s’est reconstruit une famille à l’autre bout du pays, Camden a du se faire sa propre idée du mari. Paradoxalement, il sait qu’il était un bon mari pour elle. Ni secrets, ni mensonges. C’était de là que provenait la puissance de leur histoire. L’un savait tout de l’autre et Camden a toujours poussé Angie à suivre ses rêves. Il la comprenait, il savait que cette ville n’était pas assez importante pour qu’elle puisse se faire un nom. Elle avait besoin de reconnaissance, de souffler et il n’y avait qu’ailleurs qu’elle y parviendrait. Même si elle était loin de lui. Camden avait foi en eux, leur couple tiendrait le coup. Parce qu’ils appartenaient l’un à l’autre. Parce que l’amour qu’il éprouve pour elle, n’est en rien comparable à l’amour qui a pu un jour réunir ses parents. Alors peu importait qu’elle soit de nouveau en ville et lui également. Peu importait son accident et son hospitalisation. Peu importait que certaines femmes l’invitaient parfois à sortir. Il n’y avait de la place dans son cœur que pour une seule. Celle-là même qu’il découvre couverte de boue un soir de tempête dans un cimetière. Au fond de lui, c’était croire que les dieux avaient décidé qu’il était temps de faire face à leur destinée.

Durant son hospitalisation, voyant les rares personnes qui lui rendait visites, bien des infirmières venaient régulièrement lui demander s’il n’y avait pas une personne qu’elle pouvait prévenir. Camden comprenait parfaitement ce geste de leur part. Car bien souvent, des soldats blessés comme il l’a été, finisse en dépression ou même en thérapie. Etait-il plus résistant que les autres ? Non. Il n’était qu’un homme, puis un Marines. Il ne voulait pas inquiéter ses proches. Et il ne voulait pas qu’Angie le voit dans cet état. Car s’il n’y avait qu’une seule personne à prévenir, c’était elle qu’il aurait désigné. Alors pour elle, il s’était retenu puis accroché à l’idée qu’il s’en sortirait. Il ne pouvait que rebondir après les derniers évènements. Sinon, la mort l’aurait déjà emporté. Sa main niché dans la sienne lorsqu’il l’aide à se relever, il tente de contenir la réaction physique de ce contact. Il pourrait rester impassible, distant et froid envers elle. Mais à quoi bon le faire ? Ils ont divorcé c’est vrai. Il ne peut pas nier qu’il lui en veut d’avoir fui après ce qu’il lui a demandé. Tout ce qu’il aurait voulu, c’était qu’elle lui parle. Communiquer. Après ça, leurs vies auraient pris un tournant différent et surement qu’aujourd’hui, il n’y aurait pas ce divorce entre eux, qui les éprouverait. Marchant jusqu’à la sortie du cimetière, il hausse un sourcils en apprenant que le père d’Angie fréquentait une femme. Il n’en avait jamais entendu parler à vrai dire. Et ce, malgré ses retours irréguliers dans sa ville natale. « Personne ne sait qu’il fréquente quelqu’un. Cette femme est la femme mystère. Il veut pas me la présenter. » « Et j’parie que c’est pas un mystère qui va te retenir. Tu sais qui c’est ? » tourne-t-il la tête dans sa direction. « Il veut pas te la présenter parce que tu la connais peut être déjà ? Imagine qu’elle ait notre âge ? qu’on soit allé à l’école avec elle ? ou pire… » grimace-t-il, soudainement mal à l’aise. « que ça soit ta… » Il marque une pause et s’arrête près de la voiture. Et si c’était sa mère ? Que ses parents se soient remis ensemble d’une façon ou d’une autre ? Il sait que cette idée même stupide ou carrément impossible a forcément du traverser son esprit. « Tu y as pensé ? »

La portière ouverte, il oublie l’espace d’un instant qu’il met son cœur à rude épreuve. Il se teste sans le réaliser complètement. Son regard plongé dans celui de la journaliste, c’est 27 ans d’amitié et d’amour qui défile dans sa tête. C’est toute sa vie. C’est elle. Rien qu’elle. Le ciel pouvait bien lui tomber sur la tête qu’il n’y sentirait rien tant qu’Angie serait près de lui. Par la douceur et tendresse de son regard, elle faisait cicatriser ses blessures et ses craintes les plus profondes. Les mots qu’ils échangent n’ont que peu d’impact en comparaison du regard qu’ils s’adressent. Il a juste le temps de voir son sourire naître sur son visage avant de refermer la portière. Ils étaient divorcés ! qui l’aurait cru ? Car ils n’avaient pas vraiment l’impression d’être divorcé d’elle à cet instant. Il prend le temps de contourner la voiture. Lors d’un élancement dans sa jambe, il s’arrête un instant avec l’espoir que la douleur s’apaise mais avec le temps, c’était peu probable. Après un moment il vient finalement la rejoindre à l’intérieur alors que la première chose qui passe les lèvres de la jeune femme est un simple merci. Il relève les yeux vers elle et lui adresse ce lent sourire. Elle sait. Ils savent. Ça prendra du temps entre eux mais un jour peut être que toute cette souffrance s’apaisera et qu’ils arriveront à partager un relation plus normale.

Il n’avait pas besoin de l’observer plus pour sentir son malaise. Le jour viendrait où elle sera forcé de lui parler. De vider son sac. Il était patient. A vrai dire, il avait le temps maintenant qu’il avait une boulot plus stable. Il ne risquait pas de s’envoler pour une mission à l’autre bout du monde et il allait aussi devoir se faire à l’idée que croiser Angie ici serait une chose normale. C’était peut être ce qui lui était le plus difficile. Car ça lui rappellerait ce qui aurait dû être. Ce qu’ils auraient dû avoir. Il chasse alors cette pensée et son regard remontant à sa blessure, elle réplique à son commentaire. « T’as pas à faire ça Cam’.»« Espèce de tête de mule! Tu veux que j’te laisse te vider de ton sang ? C’est que ça bousillerait ma voiture et faudra que j’la fasse nettoyer. Non non ! Pas question ! » Tout ça, à défaut d’admettre qu’il ne supporte pas l’idée qu’elle soit blessée. Il était cabochard et une blessure à la tête, on ne savait jamais réellement comment ça pouvait évoluer. Il n’avait pas fait médecine mais il connaissait les bases. Ça n’était certainement qu’une coupure mais il préférait jouer la prudence. Encore plus, lorsqu’il s’agissait de la vie de celle qu’il aime. Se garant devant l’allée qui mène à la maison Burgham, il l’entend souffler ces quelques mots : «On est arrivé.»« Quel déduction Sherlock ! » ironise-t-il. « On va voir si ton père est là et soigner ce trou que t’as à la tête. Tu sais qu’avec ça, tu vas commencer à prendre des airs de Shrek ? » en rajoute-t-il avec ce sourire taquin aux lèvres. Il avait besoin qu’elle se détende et que cette panique soit chassé au plus vite. Surtout si son père n’est pas à la maison. Car il la connait et sait qu’elle va s’angoisser alors qu’il pourrait y avoir une explication des plus logique et rationnelle à l’absence de son père. Il tourne alors la tête et sans réfléchir pose sa main sur la sienne. « T’es pas toute seule Angie. T'as pas oublié ? »


HJ:Je ne bénierais pas Chouchou tant qu'elle arrêtera pas de torturer Noam. :15: Donc 'est pas près d'arriver. :277800: Mais merci quand même, j'suis pas vile à ce point.
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MessageSujet: Re: Save me from this darkness [R]   Save me from this darkness [R] EmptyDim 15 Mai - 19:18

Elle n’avait jamais cessé de l’aimer. Même si elle l’avait voulu, elle ne savait pas comment faire. Elle ne savait pas comment vivre dans un monde où elle se réveillerait sans penser à Camden, où son cœur ne se mettrait pas à battre furieusement quand elle l’apercevait ou entendait sa voix. Elle avait toujours su qu’elle serait amoureuse de lui, que ce soit dans 10 minutes ou dans 30 ans. Et c’est justement parce qu’elle l’aimait qu’elle avait demandé le divorce. Elle avait grandi avec Camden. Elle savait à quel point avoir une famille était important à ses yeux. Elle avait naïvement pensé qu’ils leur restaient encore un peu de temps avant qu’il en veuille une et égoïstement, elle avait accepté de l’épouser pour profiter du temps qu’ils avaient, parce qu’Angie avait toujours su que leur histoire avait une date de péremption : la maternité. Sa mère l’avait abandonné quand elle était petite, la laissant avec de nombreuses cicatrices. Elle avait peur qu’on l’abandonne à nouveau, mais encore pire, elle avait peur de se réveiller un jour et de faire les mêmes erreurs que sa mère. Elle n’aurait jamais pu vivre avec ça alors elle avait fait ce qu’elle pensait être le mieux. Elle avait demandé le divorce et avait quitté sa vie. Elle n’était pas naïve. Elle savait que Camden pouvait trouver beaucoup mieux qu’elle. N’importe quelle autre femme serait mieux qu’elle pour partager sa vie avec lui. Si elle avait été plus forte, elle ne serait jamais revenue à Hope Mills. Elle aurait passé sa vie à se faire un nom dans le journalisme, mais son rêve n’avait pas réellement d’importance si elle n’avait personne avec qui le partageait.

Et puis tout rêve avait un prix et le sien était trop cher pour ses frêles épaules. Elle avait du mal à assumer le choix qu’elle avait fait. Elle avait du mal à continuer à vivre après tout ce qu’elle avait vécu. Revenir à Hope Mills avait été sa dernière bouée de secours et encore aujourd’hui, elle ne la tient que du bout des doigts. Un rien ne la ferait sombrer définitivement. Le sommeil lui manque de plus en plus. Le moindre bruit la fait sursauter. Pourtant quand sa main attrape celle de Camden, elle se sent respirer à nouveau, comme elle ne l’a pas fait depuis des mois. Elle relâche bien vite sa main, comme si elle avait peur que ça puisse la blesser. Remontant l’allée, elle se sent obliger de lui donner les raisons qui la pousse à affronter la tempête ce soir et qui l’empêche par conséquent de passer une soirée seul loin d’elle. « Et j’parie que c’est pas un mystère qui va te retenir. Tu sais qui c’est ? » Elle tourna la tête dans sa direction, un petit sourire aux lèvres avant qu’il ne s’efface bien vite. « Il veut pas te la présenter parce que tu la connais peut être déjà ? Imagine qu’elle ait notre âge ? qu’on soit allé à l’école avec elle ? ou pire… que ça soit ta… » « Non, c’est pas elle. » l’interrompit-elle. Ce n’était pas possible et ce n’était même pas une éventualité qu’elle voulait envisager. Elle secoua la tête, pour chasser cette idée. Ca ne pouvait pas être elle. « Tu y as pensé ? » Elle releva la tête vers lui. Parler de sa mère la rendait toujours vulnérable. Ce n’était pas un sujet qu’elle aimait aborder. Déjà petite, elle disait à tout le monde qu’elle n’avait pas de mère et n’en parlait jamais. Les gens avaient fini par cesser de lui poser des questions. Mais son regard dans celui de Camden, elle comprit qu’elle devait lui dire la vérité. Elle lui devait bien ça. « Oui. » murmura-t-elle. « Je... suis presque sûre que c’est elle. » Elle se mordilla la lèvre. Depuis que son père lui avait appris qu’il avait une femme dans sa vie, Angie avait mené son enquête et même si elle ne voulait pas l’admettre, il y avait de fortes chances pour que sa mère soit la nouvelle femme de son père. « Si c’était elle, tout prendrait sens. Pourquoi il veut pas me la présenter ? Pourquoi ma grand-mère pense que c’est une mauvaise idée de chercher à savoir qui elle est. Et puis, il a du drôlement l’aimer pour avoir un enfant avec elle. Mon père n’a jamais regardé une autre femme après qu’elle soit partie et maintenant il a une femme dans sa vie. Je... C’est... »Elle a du mal à exprimer des pensées cohérentes. Dès qu’il s’agit de sa mère, elle ressent milles sentiments contradictoires. Elle aimerait pouvoir s’exprimer mais elle n’y arrive pas. Et puis, elle ne pense pas que Camden est la personne la mieux placée pour ça. Il a pas à entendre ces jérémiades alors qu’elle lui a brisé le cœur. « Mais peu importe. » murmure-t-elle en plaçant un faux sourire sur ses lèvres.

Son regard croise le sien et l’espace de quelques secondes, elle se sent sereine et amoureuse comme elle ne l’a jamais été, comme elle l’a toujours été. Elle se souvient de leur mariage, de ses je t’aime, de leurs disputes pour savoir c’était à qui d’aller faire les courses, de leur nuit passé à faire l’amour. Elle se souvient de tout, mais tous ses souvenirs s’effacent face au dernier qu’elle a avec lui. Elle peut pas lui faire ça. Il mérite mieux qu’elle. Il mérite une famille et elle était dans l’incapacité de lui en donner une. Elle ne pouvait pas faire comme si de rien n’était. Alors elle baissa la tête et lança une remarque débile. Elle le regarde faire le tour de la voiture et elle a l’impression que quelque chose ne va pas, quelque chose autre que leur relation chaotique, mais quand il s’assoit dans la voiture, elle se dit qu’elle a dû rêver. Elle murmura un merci et il lui sourit. Si seulement tout pouvait être aussi simple que ça. Un merci et un sourire.

Elle s’oblige à regarder le paysage pour ne pas l’observer lui, pour ne pas lui dire ce qu’elle a sur le bout de la langue. Elle ne veut pas lui dire à quel point il lui a manqué, à quel point, elle est heureuse de le revoir, même si ça veut dire observer sa vie de loin. Elle ne veut pas le dire parce que si elle le disait, Camden pourrait penser qu’il y avait encore une chance pour leur mariage, mais elle n’en était plus sûre. Il ne pourrait jamais lui pardonner de lui avoir briser le cœur et d’avoir demandé le divorce, tout comme elle ne pourrait jamais se le pardonner. Sa main remonte sur son front et c’est seulement maintenant qu’elle se rendait compte qu’elle saignait. Avant elle était bien trop occupée à gérer les mouvements de son cœur. « Ah parce que parfois tu nettoies ta voiture, on dirait pas. » releva-t-elle dans un sourire pour mettre un peu de légèreté dans l’ambiance oppressante. Au regard qu’il portait sur son front, elle se sentit obliger de rajouter : « Je vais bien. C’est pas une petite blessure qui aura raison de moi. » Il se gara dans l’allée de la maison de son enfance et son cœur s’emballa. Il n’y avait aucune lumière, les volets claquaient. Elle sortit de la voiture légèrement hésitante. C’est pas parce qu’il n’y avait pas de lumière que son père n’était pas coincé quelque part, en train d’agoniser. Elle n’entend même pas la remarque de Camden. Elle fixe sa maison, avant de sentir sa tête tournée. « T’es pas toute seule Angie. T'as pas oublié ? » Elle le regarde quelques secondes, cherchant quelque chose qui pourrait lui prouver que tout allait bien. Elle savait bien qu’il ne pouvait pas lui prouver mais elle se sentit plus sereine. Elle acquiesça avant d’enlacer ses doigts au sien. Elle prit son courage à deux mains et les deux pénètrent dans la maison Burgham. Elle tenta d’allumer le courant, mais il semblait avoir été coupé. « Papa ? Y a quelqu’un ? » Aucun son. Elle se tourna vers Camden, légèrement inquiète. « Et s’il était coincé quelque part ? » Un éclair craqua à nouveau et Angie sursauta. Elle ferma les yeux quelques secondes pour tenter de reprendre le contrôle de ses émotions. Elle se dirigea vers la cuisine et l’atteignit sans trop de difficultés. Même dans le noir, elle connaissait l’endroit exact des choses. Sous le lavabo, elle trouva une lampe de poche. « Parfait. » En plus, elle fonctionnait. Elle retourna vers Camden et lui donna la lampe. « Je cherche en haut. Tu cherches en bas ? » demanda-t-elle avant qu’il n’acquiesce. Elle lui fit un petit sourire et commença à monter les escaliers. Arrivé à la deuxième marche, elle se retourna et l’interpella. « Cam ? Merci de faire tout ça pour moi. »

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MessageSujet: Re: Save me from this darkness [R]   Save me from this darkness [R] EmptyLun 16 Mai - 16:04

Etait-ce justement le destin qui avait voulu qu’Angie se retrouve sur sa route en cette nuit de tempête ? Difficile à dire. Cam’ ne veut pas y penser. Il voudrait même pouvoir cesser de penser à la jeune Burgham mais c’est plus fort que lui. A chaque qu’il apprend le décès d’un reporter, il prie pour que ça ne soit pas elle. Il est faible. Sous cette apparence militaire qui veut donner l’impression d’être fort, il se sent faible depuis qu’elle n’est plus près de lui. Depuis ce maudit divorce. Parce que quelque chose cloche dedans. Il était certain qu’Angie était encore amoureuse de lui. Non, c’est pire. Il sait que c’est toujours le cas. Et pourtant, il a accepté de signer ses papiers. Pour lui rendre cette liberté. Parce qu’elle ne souhaitait surement plus resté accroché à un militaire. Un homme dont les risques du métier son quotidien. Parce qu’elle ne voulait être trouvée pour qu’on vienne lui annoncer la mort de son mari. Avait-il eu tort de signer ces papiers ? Certainement. La vie vous jouait de drôle de tour et il était là près d’elle après trois ans de silence total. Et pourtant, trois années n’avaient en rien corrompu les sentiments qu’il éprouvait lorsqu’elle se trouvait à proximité. Il avait beau tenter de ne rien laisser paraître, ça lui était difficile. C’était Angie. Pas la petite serveuse d’un bar qui viendrait le draguer pour une aventure. Il avait vu sa vie avec elle, son avenir tout entier. Alors non, il ne pourrait jamais totalement maitriser la situation.

Elle a choisi le journalisme et lui l’armée. Deux choix de carrières qui les menaient à voir le monde, à voir l’horreur sur le long terme. Deux carrières qui n’auraient pour but que de les éloigner encore plus loin l’un de l’autre. Mais pas en cette soirée précise. La trouvant à moitié boueuse au milieu du cimetière après avoir trébuché plusieurs fois, il vient à l’aider à se relever. Le rapide contact de leurs doigts lui rappelle que ce sont justement ces gestes et émotions qui lui seront difficile à contrôler en son absence. Car s’ils sont officiellement divorcés, son cœur lui crie toujours qu’il n’appartient qu’à elle. C’est le plus triste de l’histoire. Cam’ n’a jamais su trouver le courage de tourner la page. D’aimer à nouveau. De trouver une personne qui lui fasse oublier l’espace de quelques minutes combien Angie pouvait être parfaites à ses yeux. Lâchant sa main, comme si elle craignait d’être électrocutée, ils remontent l’allée du cimetière où après plusieurs minutes, ils parviennent à nouer une conversation, qui s’avère plutôt curieuse. Ainsi son père a une femme dans sa vie et il ne veut pas qu’Angie s’en mêle. En bref le meilleur moyen d’attirer la curiosité de la jeune Burgham. Lorsqu’il pose finalement son lot de question et qu’il émet cette probabilité que cette femme puisse être la mère d’Angie, cette dernière le coupe instantanément. Malgré le nuit tombée, le froid et la pluie, il ancre son regard à celui de celle qu’il considère toujours comme sa femme. Une dernière question et il pense lire juste. Evidemment qu’elle y a pensée. Elle lui dira la vérité. Pas à tout le monde mais lui oui. Parce qu’ils n’ont jamais été un couple tout à fait comme les autres. « Oui. » murmura-t-elle. « Je... suis presque sûre que c’est elle. » Il ne dit rien et hésite. Camden ne veut qu’elle s’imagine qu’il a pitié d’elle ou autre chose. Il voudrait qu’elle sache qu’il est là, malgré tout. Naturellement, il remonte une main dans son dos pour la poser sur son épaule. « Si c’était elle, tout prendrait sens. Pourquoi il veut pas me la présenter ? Pourquoi ma grand-mère pense que c’est une mauvaise idée de chercher à savoir qui elle est. Et puis, il a du drôlement l’aimer pour avoir un enfant avec elle. Mon père n’a jamais regardé une autre femme après qu’elle soit partie et maintenant il a une femme dans sa vie. Je... C’est... » Les mots s’entrechoquent dans l’esprit du militaire. Dieu qu’il pourrait comprendre le père d’Angie. Lui, il aurait juste voulu cette famille avec elle. Le reste, son boulot, c’était bien le cadet de ses soucis. Tant qu’Angie serait là, il trouverait sa place. Mais sans elle, tout perdait son gout. Il n’y avait pas vraiment de sens à tout ça. Sa réplique lui fit mal, pourtant il retint l’amertume qui venait l’envahir. « ça veut dire que j’ai du drôlement t’aimer pour vouloir une famille avec toi ? » laisse-t-il finalement échapper. C’était bien ça le plus paradoxal. Ils pouvaient littéralement comparer leurs histoires et Angie ne semblait même pas s’en rendre compte. « Si c’est elle… tu sais pourquoi ton père fait ça. Il l’a toujours fait… » se reprend Camden avant de hausser les épaules. « Il veut te protéger. Tu seras toujours sa petite fille… » déglutis Camden, songeant que lui n’aurait peut-être jamais ça. A la place, il avait une famille complètement éclaté, disloquée et une femme qui visiblement ne veut même plus de lui. Quel choix lui reste-t-il alors ? « Mais peu importe. » murmure la journaliste, ce qui arrête Cam’ dans son élan et se plante à quelque mètres de la voiture. « Peu importe ? Tu crois qu’en balayant les choses de cette façon… Tu t’aveugles et c’est sensé aller mieux ? Oh et ne me fait pas le coup de ce sourire ! Pourquoi tu peux pas simplement admettre que t’as besoin d’aide ? Pourquoi tu peux pas simplement vider ton sac, une bonne fois pour toute ?! » ça l’agaçait. Car s’il n’était pas « tombé » sur elle, il n’aurait rien su. Ils auraient certainement continué à s’ignorer avec ce talent démesuré qui leur est propre.

Mais à bien y réfléchir, avoir le malheur de croiser le regard d’Angie Burgham, peut changer beaucoup de chose. Comme à cette seconde. Il déglutit difficilement alors que tout le pousse à la prendre dans ses bras. Un sentiment insupportable. Parce qu’il a envie de l’engueuler et qu’il ne supporte pas la simple idée qu’elle puisse souffrir de n’importe qu’elle façon. Il se mord la lèvre lorsque finalement, son regard répond au sien et qu’à cette seconde précise, il sait parfaitement qu’un geste suffirait à déclencher et réveiller cet amour qu’il éprouve toujours pour elle. Une remarque plus tard, il prend son temps pour faire le tour de la voiture tandis que la douleur lancinante dans sa jambe se réveille lentement. Il s’installe dans la voiture et si la tension est toujours là, elle le remercie et se contente d’un sourire. Il aimerait pouvoir revenir en arrière. Pour eux. Et pour ne pas avoir à connaître la souffrance et la perte qu’il a connu l’année précédente. Mais c’était une chose impossible.

Un silence s’installe et leur conversation ne parvient pas à démarrer. Lui sait qu’elle s’inquiète pour son père. Surement trop. Cam’ est persuadé qu’il n’est pas rentré et qu’il est coincé avec cette femme ou bloqué dans un aéroport. Mais allez faire entendre ça à une Burgham affollé une nuit de tempête ? Mission quasi impossible. Il aurait pu la laisser au milieu du cimetière. Peut être même qu’il aurait dû à vrai dire. Sauf que Cam’ était humain, loyal et dévoué à sa patrie. Aider était dans son caractère, il ne pouvait pas y échapper, même si cette dernière était celle qu’il aimait encore malgré un divorce et trois années de silence. A sa remarque, il haussa un sourcil avant le lui lancer un regard en coin « Ah parce que parfois tu nettoies ta voiture, on dirait pas. » « Tu veux jouer à ça ? La prochaine fois, j’te la fais nettoyer à la brosse à dent ! » grince-t-il avant de lui faire remarquer sa blessure. « Je vais bien. C’est pas une petite blessure qui aura raison de moi. » Ce qui signifiait qu’elle avait eu pire. Ce qui n’allait pas surement pas rassurer le Marines. « J’oubliais que t’étais diplômée en médecine ! Désolé ! » en rajoute-t-il conscient qu’elle ne risquait pas du tout d’aimer son brusque changement d’attitude. Il pouvait être une crème. Comme il pouvait être insupportable. Mais elle le connaissait non ?! Elle savait qu’il ne tournait pas rond. Enfin avec un passif comme le sien, comment est ce qu’il aurait pu tourner rond un jour ? Il aurait pu, s’il avait eu cette famille avec elle. Il aurait trouvé un sens à tout ça. Il se gare dans l’allée de la maison et étrangement, il retrouve une fois de plus à la rassurer. Parce qu’il connait ces situations et que pour le moment, ils ne savent pas ce qu’ils vont trouver à l’intérieur. Sa main glisse sans réfléchir sur la sienne. « T’es pas toute seule Angie. T'as pas oublié ? » Aucun mot ne pourrait la rassurer ou l’assurer que tout irait bien mais, il était là. Il l’épaulerait. Parce qu’elle représente plus que tout à ses yeux. Elle est son guide quand tout va mal mais ça, il préfère encore qu’elle l’ignore. Ça serait surement trop douloureux que de lui dire qu’il l’aime toujours et qu’il en serait ainsi à jamais. Acquiesçant, il baisse doucement la tête alors qu’un mince sourire s’étire sur son visage lorsqu’il sent les doigts de la journaliste s’enlacer aux siens. Ce dernier geste remonte à des années. Parfois, ça lui donne de l’espoir. Et ce soir, plus que jamais. « Papa ? Y a quelqu’un ? » la suit-il à travers les pièces dans le noir complet. « Et s’il était coincé quelque part ? » Un éclair suivit d’un coup de tonnerre ne manqua pas de la faire sursauter. Machinalement, il resserra ses doigts aux siens. « Tout comme il pourrait être coincé à l’aéroport. Les routes sont fermées Ange. Les communications coupées… Alors respire un bon coup, inutile de paniquer pour rien, ok ? » Tente-t-il cette fois avec un sourire plus rassurant, bien que dans le noir, il y avait peu de chance qu’elle puisse le voir.

Il la sent alors lâcher sa main pour pénétrer plus loin dans la maison. « Parfait. » Revient-elle vers lui avec la lampe en main. « Je cherche en haut. Tu cherches en bas ? » Il se contente d’acquiescer et un sourire malin sur le visage, il éclaire son visage comme dans les films d’horreur tandis qu’il l’observe monter deux marches. Alors qu’il s’apprête à fouiller le rez de chaussé, il se retourne lorsqu’elle l’interpelle. « Cam ? Merci de faire tout ça pour moi. » « T’as toujours su te faire prier ! » Réplique-t-il avec un sourire. « Sois prudente là-haut. » en rajoute-t-il plus tendrement. C’était bien ça son problème. Il pouvait passer de l’énervement à la tendresse en moins de deux secondes lorsqu’il s’agissait d’Angie. Selon lui, c’était sa faiblesse. Mais aimer était-ce réellement une faiblesse. Il s’enfonce alors dans la maison, commençant par ouvrir les fenêtres et bloquer les volets de façon à ce que cette fois ci la tempête cesse de les faire claquer. Un détour par la buanderie où il avise le disjoncteur qui n’a pas sauté. L’électricité reviendrait toute seule, une fois la tempête passée. En attendant pas de trace de papa Burgham. Aidé de sa lampe, il fouille quelques tiroirs à la recherche de quelques bougies et bien que son entreprise lui prenne du temps, il parvient à en dégoter quelques-unes. C’était un début. Revenant sur ses pas dans le salon, il avise la cheminée, ça serait bien l’unique moyen à la fois de les réchauffer et d’évacuer l’humidité de la maison. Quelques bûches disposé à coté, il froisse du papier journal et quelques morceaux de brindilles avant d’enflammer le tout avec l’allume gaz qu’il a dégoté dans la cuisine. Alors que le feu s’enflamme tout doucement après avoir suffisamment soufflé, il allume les mèches des quelques bougies qu’il a trouvé. Il les dépose un peu partout dans le salon pour donner un peu plus de lumière, puis revient vers le feu, le fixant et laissant ses pensées divaguer. Comment il avait simplement pu accepter de divorcer sans même avoir eu une discussion avec elle. Sa voix la sort de ses pensées. « Cam’ ? » « Hmm… T’as rien trouvé, j’parie ? » tourne-t-il la tête avant de la voir à quelques mètres de lui. Elle était là, à sa portée. Ils étaient juste tous les deux. Même s’ils étaient trempées jusqu’aux os, ils étaient ensemble. Devait-il interpréter ça comme un signe ? Il s’approche alors sans réfléchir et lève sa main à son visage. « ça ira, tu verras. »

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MessageSujet: Re: Save me from this darkness [R]   Save me from this darkness [R] EmptyMar 24 Mai - 12:39


Ils n’auraient jamais du se marier. Quand on y pensait, ils étaient incompatibles. Rien que leur choix de carrière le prouvait. Militaire et journaliste n’étaient pas faits pour se côtoyer. Pourtant malgré les statistiques, ils s’étaient mariés et avaient été heureux. Sans cette histoire de famille, ils seraient peut être encore heureux. Quand elle avait demandé le divorce, elle avait perdu bien plus que l’homme qu’elle aimait. Elle avait perdu son meilleur ami, l’homme sur qui elle pouvait compter, la personne à qui elle pouvait tout confier. Dix minutes et déjà il voit ses failles et comprend sa vulnérabilité apparente. Elle aimerait ne pas lui infliger ça, jouer la carte de la femme indifférente qui ne se soucie de rien et qu’il n’aurait pas besoin de sauver, mais elle n’y arrive pas. Quand on parle de sa mère, elle se sent toujours fragile, comme si elle tombée dans un puits sans fond de et si. Et si elle était restée ? Et si elle était partie parce qu’Angie était un affreux bébé ? Elle renifle et essuie ses joues. Elle s’en veut d’être aussi vulnérable dès qu’on aborde ce sujet. « ça veut dire que j’ai du drôlement t’aimer pour vouloir une famille avec toi ? » Angie relève la tête, tellement vite qu’elle aura probablement un torticolis demain. Son cœur bat anormalement vite dans sa poitrine. Elle ouvre la bouche pour répondre mais aucun mot ne sort. Elle ne peut pas s’empêcher de relever l’emploi du passé dans sa phrase et ça la fait drôlement souffrir. Et puis il y a aussi le non dit derrière sa phrase. Est-ce qu’il pensait qu’elle ne l’avait pas assez aimé et que c’est pour ça qu’elle n’avait pas voulu d’enfant avec lui ? Elle finit par reprendre ses esprits et tente de reprendre contrôle de la vitesse de son cœur avant d’avouer : « l’amour n’a jamais été le problème entre nous. » Sous entendu, le problème c’était elle. C’était aussi simple que ça. Si leur histoire était finie, c’était sa faute et elle aurait probablement à vivre avec ça toute sa vie. Elle n’était pas sûre de le pouvoir, mais si leur divorce permettait à Camden d’être heureux, elle pourrait se le pardonner. « Si c’est elle… tu sais pourquoi ton père fait ça. Il l’a toujours fait… Il veut te protéger. Tu seras toujours sa petite fille… » Elle croisa ses bras sur sa poitrine. C’était assez agaçant de parler à une personne qui vous connaissez si bien et qui savait dire ce que vous ne voulez pas admettre. « Je suis plus une petite fille. Je pourrais le comprendre. » Faux, elle ne pourrait pas comprendre et au regard que Camden lui lança, elle comprit que lui non plus ne croyait pas qu’elle pourrait comprendre. « Je pourrais essayer au moins. » Si ça pouvait faire plaisir à son père, elle pourrait essayer de comprendre. Elle dit pas qu’elle l’accepterait et puis de toute façon, tout ça n’avait aucune espèce d’importance, à part peut être pour Camden qui s’énerva, ce qui eut le don de l’agacer. « Parce que parfois c’est plus facile d’ignorer que d’affronter la vérité. Et puis aussi peut être parce qu’on est divorcé, ce qui veut dire que j’ai plus le droit de demander ton aide. » cria-t-elle pour couvrir le bruit des coups de tonnerres. Elle n’avait pas prévu d’avoir cette conversation maintenant. Elle n’avait pas prévu d’avoir cette conversation tout court en réalité.

Très vite, ils sortent du cimetière pour arriver à sa voiture. Assise sur la place passagère, elle le regarde faire le tour. Elle a l’impression que quelque chose cloche mais n’arrive pas à mettre le doigt dessus. Un silence s’installe et Angie s’obstine à regarder par la fenêtre pour éviter de le fixer. Dans d’autres circonstances, le silence aurait pu être oppressant, mais Angie elle trouve ça apaisant. Ils n’ont jamais eu besoin de mots pour exprimer ce qu’ils ressentaient. Sa main remonte sur son front et elle se rend compte qu’elle saigne. Une remarque sur la propreté de sa voiture et l’atmosphère s’allège. « Tu veux jouer à ça ? La prochaine fois, j’te la fais nettoyer à la brosse à dent ! » Un éclat de rire s’échappe de ses lèvres. « L’armée t’es montée à la tête Donnelly. Va falloir que tu trouves une bonne raison pour que jnettoie ta voiture à la brosse à dent. » Elle croise le regard de Camden et elle voit cette lueur d’inquiétude qu’elle a vu de nombreuses fois. Sauf que cette fois, elle est infondée. Elle se veut rassurante mais ça a tendance à agacer Camden. Elle ne comprend pas vraiment ce changement d’attitude et au lieu de répondre, elle préfère tourner la tête pour regarder une nouvelle fois le paysage. Elle lui était reconnaissante de ce qui faisait pour elle alors si elle pouvait éviter de l’insulter, elle le ferait même si pour ça elle devait se mordre la langue très fort.

Ils arrivent rapidement à la maison Burgham et Angie hésite à sortir. Elle a peur de ce qu’elle pourrait trouver. Elle ne savait pas ce qu’elle ferait si elle devait perdre son père. Dans un geste naturel, ses doigts s’enlacent à celui de Camden, elle ne réfléchit même pas. C’est devenu naturel, comme un souvenir du temps passé. Difficilement elle ouvre la porte. « Papa ? Y a quelqu’un ? » Elle tente d’allumer le courant, mais celui-ci semble coupé. Il ne lui en faut pas plus pour s’inquiéter. « Et s’il était coincé quelque part ? » Un éclair suivit d’un coup de tonnerre ne manqua pas de la faire sursauter. « Tout comme il pourrait être coincé à l’aéroport. Les routes sont fermées Ange. Les communications coupées… Alors respire un bon coup, inutile de paniquer pour rien, ok ? » Elle acquiesce doucement, mais ne peut pas s’empêcher de paniquer. Son père a été toute sa vie pendant tellement longtemps qu’elle ne saurait pas comment faire sans lui. L’espace d’une seconde, elle s’en veut de lui avoir fait subir tous ses reportages. Et puis égoïstement, elle se dit que c’est pas pareil.

Elle finit par lâcher la main de Camden et part vers la cuisine à la recherche d’une lampe de poche. Connaissant la maison par cœur, elle la retrouve rapidement et la voilà de retour dans l’entrée tendant celle-ci à Camden. « Je cherche en haut. Tu cherches en bas ? » Il acquiesce avant de jouer à un mauvais film d’horreur. Elle pose ses mains sur ses yeux avant de rire et de tourner la tête. Elle commence à monter les escaliers avant d’éprouver le besoin de remercier Camden. « T’as toujours su te faire prier ! » « C’est pour ça que tu m’aimais. » répliqua-t-elle du tac au tac. Immédiatement, elle se rend compte de ce qu’elle dit et s’empresse de remonter les escaliers. « C’est pour ça que tu m’aimais ? Qu’est ce qui va pas chez toi ? » marmonne-t-elle alors qu’elle arrive au premier étage. Très vite cette gaffe s’efface pour faire place à une nouvelle inquiétude. Elle pousse la porte de la chambre de son père, vide. Elle fait la même chose pour la salle de bain et le bureau mais personne ne semble y avoir mis les pieds depuis quelques jours. Peut être que Cam avait raison après tout. Peut être qu’ils étaient coincés à l’aéroport et qu’ils n’arrivaient pas à joindre sa/leur fille. Elle tente de s’en convaincre alors qu’elle entre dans sa chambre, dernière pièce de l’étage. Elle se sent soulagée de voir que son père n’est pas là, mais elle continue de s’inquiéter. Où est ce qu’il est ? Elle se débarrasse de ses bottes et de sa veste avant de se délester du reste de ses vêtements. Elle ne vit plus ici pourtant il lui reste encore de nombreuses affaires. Elle enfile de nouveaux sous vêtements, un pantalon de pyjama et un gros pull à l’effigie de son ancienne fac. Elle finit par ouvrir le deuxième tiroir de son armoire. Elle n’a beau ne rien voir. Elle sait très bien ce qui s’y trouve. Ses doigts caressent cette petite boite et son cœur se serre. Son alliance. Quand elle était partie en Afrique, on lui avait conseillé de ne pas porter de bijoux. Elle avait eu du mal à s’en séparer mais pour sa sécurité, elle l’avait laissé ici où personne ne pourrait le lui enlever. Ses doigts caressent le cercle doré et elle sent l’inscription se dessiner sous ses doigts. Il lui faut quelques secondes pour qu’elle se souvienne de l’endroit où elle se trouve et de sa situation actuelle. Elle est divorcée. Leur histoire est terminée. A chaque fois qu’elle pense à ça, elle n’a qu’une envie se mettre en boule dans son lit et pleurer toutes les larmes de son corps jusqu’au moment où la douleur n’existerait plus. Elle finit par remettre la boite à sa place et attrape les affaires qu’elle cherchait au début. Passant par la salle de bain, elle prend quelques serviettes avant de redescendre vers le salon. Un sourire se peint sur son visage et pendant quelques minutes, elle l’observe. Les flammes illuminent son visage et l’air pensif qu’il arbore le rend plus beau qu’il ne l’est déjà. Il lui faut une volonté de faire pour faire connaitre sa présence. « Hmm… T’as rien trouvé, j’parie ? » Elle fait signe que non et se sent bête d’avoir laissé la panique prendre le dessus. « ça ira, tu verras. » Elle déglutit difficilement. Sa main sur sa joue, elle ne peut empêcher son regard de se poser sur ses lèvres. Elle n’aurait qu’un pas à faire pour pouvoir les toucher et pendant quelques minutes, ils pourraient faire comme si rien ne s’était passé, comme s’ils étaient encore mariés et qu’ils avaient le droit d’être amoureux. Elle n’aurait qu’à se mettre sur la pointe des pieds pour poser ses lèvres sur les siennes et tout oublier. Un éclair gronde et Angie sursaute, mettant fin au doux mensonge. Elle se recule doucement et pose les affaires sur le canapé. « Je t’ai apporté des affaires. C’est les tiennes donc elles doivent encore t’aller. Je te laisse te changer, je vais voir si y a quelque chose à manger dans la cuisine. » Partir le plus loin possible de lui avant de faire une autre erreur.
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MessageSujet: Re: Save me from this darkness [R]   Save me from this darkness [R] EmptyJeu 26 Mai - 17:40



Jamais il ne s’est pose la question, si un jour il était mis devant le fait accomplit. Si on lui demandait de choisir entre sa famille et l’armée, la réponse était évidente selon lui. Il aurait toujours choisi Angie. Jusqu’à il y a de ça trois ans, il n’aurait jamais hésité. Son mariage primait sur sa carrière. Conjuguer leur mariage avec leurs choix respectifs n’étaient pas aisé mais durant plusieurs années, ils y étaient parvenus. De plus, Camden est persuadé au fond de lui qu’Angie l’aime toujours. Sauf que désormais un divorce les sépare. Un bout de papier qui met fin à ce mariage qu’ils avaient voulu tous les deux. Du moins, lui l’a toujours cru. Remontant l’allée du cimetière, lorsqu’il l’écoute parler de son père et de sa relation avec sa mère, il serre les mâchoires. Est elle consciente de la ressemblance de leur situation avec celle de ses parents ? Parce qu’il voulait une famille, elle a préféré la fuite à l’explication. C’était bien avant qu’il ait de ses nouvelles via les papiers du divorce. Ce qui en soit ne s’appelle pas avoir des nouvelles. Camden a nourrit cette amertume et il n’a pas envie de la lui jeter au visage. Il veut comprendre. Il aimerait qu’elle ouvre les yeux. Il aimerait tant que tout redevienne comme avant. Quand on était simple, que juste leur amour comptait et qu’ils n’avaient pas de questions à se poser. Sa réaction est des plus vive et lorsqu’il accroche son regard, elle reste un instant sans voix avant de finir par avouer : « l’amour n’a jamais été le problème entre nous. » Il la dévisage un instant, encore sous le coup de ses propos. « Oh non non non ! » la fixe-t-il en penchant la tête sur le coté. « Me fais pas avaler que le problème c’est toi. T’avais juste la trouille mais bien sur… au lieu de me parler, t’as préféré prendre la fuite. C’est tellement plus facile, plus lâche… » Il y allait surement trop fort. Non, c’était même certain. Cam’ n’était pas méchant et Angie le savait. Il ne cherchait qu’une chose. La faire sortir de ses gonds pour qu’elle lâche enfin ce qu’elle a sur le cœur. Ainsi, il ne cessait de la pousser toujours un peu plus. C’était une technique qui avait fait ses preuves. Le sujet dévia alors sur la présumée femme que son père fréquentait, femme dont Angie était persuadé qu’il s’agissait de sa mère. Dans un sens, il comprenait l’intérêt d’Angie et son besoin de vouloir protéger son père. Mais elle ne peut pas le protéger de tout, de plus ça n’est pas son rôle. Sauf que c’était un autre sujet ça. Papa Burgham a toujours veillé au bien être d’Angie, à sa protection et qu’elle l’accepte ou non, il la verra toujours comme sa petite fille. Parce qu’il est un père et qu’il l’aime plus que tout. A ses propos, Camden en rirait presque tellement cette situation est grotesque. « Je pourrais essayer au moins. » Il secoua machinalement la tête. Non, elle n’essayerait même pas. Parce que tout ce qu’elle retenait et retiendrait toute sa vie, c’est l’abandon de sa mère. Il lui fallait généralement du temps pour arriver à le mener à bout. Sauf qu’Angie devait posséder des armes de destructions massives cachées sous ce corps de rêve. « Parce que parfois c’est plus facile d’ignorer que d’affronter la vérité. Et puis aussi peut être parce qu’on est divorcé, ce qui veut dire que j’ai plus le droit de demander ton aide. » Plissant les yeux, il en arrive à secouer la tête. C’était n’importe quoi. Stupide. « La vérité, c’est pas ce à quoi tu t’es engagée en devenant reporter ? Oh c’est vrai notre divorce. Tu veux savoir c’que j’en pense ? C’est de la connerie et tu le sais parfaitement ! Même si tu le voulais réellement, ça ne signifie pas que j’ai pas envie que tu fasses partie de ma vie ! » S’énerve-t-il en secouant énergiquement la tête. « En fait le problème, c’est que tu ne m’as jamais fait assez confiance pour te prouver qu’on pouvait fonder une famille et être heureux ensemble ! » déclare-t-il avant d’accélérer le pas vers la sortie du cimetière. Dire qu’il aurait même abandonné sa carrière pour leur famille. Il aurait braver tous les interdits et se serait assurer qu’elle avait ce qu’elle méritait, quitte à ce qu’il devienne un homme au foyer. Tant qu’elle lui revenait. Il l’aurait accepté. Chose qu’elle ne semblait même pas avoir envisagé un jour.

Faisant le tour de son antique voiture, le climat ne l’aide pas dans ses gestes. Il a bien des médicaments à prendre en cas de crises. Sauf qu’il n’est pas homme a apprécier dépendre de drogues et médicaments. Quand bien même, il a des soins obligatoires pour diverses de ses blessures. Combien de temps pourra-t-il le cacher à Angie ? Peu à son avis. Il la connait et, haut delà de cet instinct et curiosité maladive, Angie est observatrice. Elle verra tôt ou tard que quelque chose ne tourne pas rond chez lui. S’installant derrière le volant, le silence s’installe. Après cette confrontation, il pourrait être d’une lourdeur incroyable mais en fait, il se sent bien. Elle est là. Vivante. Avec tous ses membres, bien qu’une mauvaise plaie à la tête. Et pourtant, ils arrivent encore à plaisanter. L’entendre rire le rend nostalgique. A quand remonte la dernière fois, qu’il a entendu ce rire si cristallin et innocent. Son cœur se resserre tandis qu’il s’abstient de lui dire qu’elle lui manque. Il se pince la lèvre alors qu’elle lui réplique du tac au tac, comme si rien n’avait changé et qu’un divorce ne les séparait pas : « L’armée t’es montée à la tête Donnelly. Va falloir que tu trouves une bonne raison pour que jnettoie ta voiture à la brosse à dent. » Tout en conduisant dans d’affreuse conditions, une douleur dans la jambe, il parvient néanmoins à couler un regard vers elle. « T’as dégueulassé MA CHERIE avec toute ta boue ! » réplique-t-il. « Et puis j’ai toujours voulu te voir à l’œuvre… » Un léger rire s’échappe de ses lèvres, s’imaginant Angie nettoyer sa voiture et lui l’observant de loin. C’était plus fort que lui et puis, c’était un mec après tout.
Nul doute qu’il y aurait toujours des choses qu’Angie ne pourrait comprendre. Recueillir la dernière confession et le dernier souffle de l’un de ses compagnons d’armes, est une chose qui le tourmente. Angie a une blessure à la tête et agit comme si de rien était. Oui, il est cinglant. Parce qu’il ne veut pas la perdre. Outre ce stupide divorce, il ne peut pas nier qu’il l’aime toujours et que la perdre, c’était le mener dans une zone obscure. A son silence, il secoue la tête et se concentre sur le temps et la route qui défile sous leur pieds.


La maison où elle a grandit. Où lui, venait aussi se réfugier parfois lorsque l’atmosphère à la maison devenait trop insupportable. Devant la bâtisse, Cam’ sait qu’ils peuvent découvrir le pire dans cette maison mais il sait aussi que c’est aussi l’endroit le plus sécurisant pour Angie. Rester positif est primordial. Sa main glisse sur la sienne et un lent sourire se glisse sur son visage malgré l’obscurité. Il n’y avait rien de meilleur que le contact d’Angie pour apaiser toute cette souffrance qu’il portait depuis ces dernières années. Lentement, ils pénètrent ensemble dans la maison, comme si de rien était. Comme si ces trois années n’avaient jamais eu lieu. La panique ne tarde pas à refaire son apparition. Il a beau lui conseiller de garder la tête froide et de respirer un bon coup, il sait que ça ne sera probablement jamais suffisant pour la rassurer. Quand à lui, il espère fortement que son père est juste bloqué à l’aéroport. Il n’aimerait pas à avoir une mauvaise nouvelle à annoncer à Angie. Car il savait que son père n’était pas simplement important dans sa vie. C’était à lui qu’elle se raccrochait. A sa famille. Une famille dont il ne faisait pas partie. Dont il ne ferait certainement plus jamais partie, malgré son envie.

Revenant avec une lampe de poche, elle prend en charge les opérations. Ou du moins, il la laisse faire parce qu’elle a besoin de s’occuper pour éviter de trop penser. Suivant ses directives, il allume la lampe avant de la diriger sous son visage, comme dans une pale imitation de films d’horreur. A défaut de pouvoir la détendre, il arrive néanmoins à la faire rire. C’était ça de gagner. Camden n’a pas à croiser son regard, pour sentir son angoisse accroitre à chaque seconde qui s’écoule. « T’as toujours su te faire prier ! » « C’est pour ça que tu m’aimais. » « T’as pas idée à quel point. » marmonne-t-il alors qu’il reste quelques secondes immobile, l’observant monter à l’étage. A quoi tout cela allaient-ils les mener ? Ou le mener lui ? C’était de la folie d’avoir voulu la ramener et de s’assurer sa sécurité. Il aurait pu rentrer chez lui et regarder un match sur ESPN. Sauf qu’il n’aurait pas eu l’esprit tranquille. Et au moins, en étant là, il l’avait à l’œil car Angie n’était pas connu que pour être reporter mais également pour cette légendaire maladresse. Il mentirait en disant qu’il n’aimerait pas arranger les chose avec elle mais il y avait dorénavant un tel fossé entre eux, qu’il lui arrivait de se demander s’il y avait encore un quelconque espoir.
Camden pourrait avoir n’importe quelle fille dans sa vie. Mais aucune ne rivalisait avec Angie. Aucune ne saurait quoi dire pour le rassurer. Aucune ne serait capable de lui donner le courage de se relever par un regard. Son amour pour Angie le tuait, car elle était sa force dans les moments les plus décisifs. Lorsqu’il était cloué dans ce lit, c’était en pensant à elle qu’il avait trouvé la force à mettre à nouveau un pied l’un devant l’autre alors qu’on le condamnait à passer sa vie dans un fauteuil. Alors non, une vie sans Angie, ça n’était pas envisageable à ses yeux.
Après quelques allers et retour, vérifications, il alluma le feu dans la cheminée. Sa main plaquée sur sa jambe, il prenait de lente inspiration dans l’espoir de se calmer et que la douleur vienne à s’estomper. En vain. Dès qu’il rentrerait chez lui, il serait bon pour prendre un bain chaud pour détendre ses muscles, prendre des médicaments qui l’assommeraient jusqu’au lendemain. Sauf que ça n’était pas prêt de se produire s’il restait dans cette maison. Son regard vissé aux flammes, il oublie lentement où il se trouve. Le temps remonte. Camden retrouve ce calme incroyable qui fait de lui cet homme si sociable. Il oublie sa confrontation avec Angie. Tout comme l’éventualité que papa Burgham soit agonisant quelque part. L’espace de quelques minutes tout remonte à la surface. Ses sentiments pour la jolie brune, le bonheur qu’il vivait à son contact, leurs chamailleries, les anniversaires de la jeune Burgham où il arrivait toujours avec une petite surprise. Il ne s’écoule quelques minutes et pourtant, il avait l’impression de pouvoir toucher du doigt chacun de ses souvenir. Mais il est déjà temps de revenir à la réalité et rapidement, il ôte cette main plaqué sur sa jambe tandis qu’il réalise qu’elle n’a pas trouvé son père. Dans l’ensemble, c’était plutôt une bonne nouvelle. Ça voulait dire qu’il était surement à l’aéroport comme il lui avait déjà suggéré. Sans réfléchir, sa main remonte à son visage, à sa joue. « ça ira, tu verras. » Il voudrait qu’elle lui fasse confiance. Qu’elle ait foi en ses propos. Camden ne lui mentirait pas. Toutefois, il était vrai que les accidents arrivaient. Mais il avait confiance et son instinct le poussait à croire que papa Burgham se portait bien. Son regard glisse sur son visage, mémorisant chacune particularité dans cette demi pénombre. Il ne faudrait qu’un geste pour qu’ils oublient ce satané divorce. Un bout de papier qui ne signifiait rien aux yeux de Camden. Ce moment aurait même pu se poursuivre si ce coup de tonnerre ne l’avait pas fait sursauter. Il l’observe méticuleusement et l’espace d’une seconde, il a bêtement cru qu’elle aurait voulu se trouver dans ses bras. L’espace d’une étreinte, quelques secondes, une minute peut être. Mais justement et si, c’était là qu’il se trompait. Elle s’écarte alors à reculons. « Je t’ai apporté des affaires. C’est les tiennes donc elles doivent encore t’aller. Je te laisse te changer, je vais voir si y a quelque chose à manger dans la cuisine. » Elle avait encore des affaires à lui dans ses tiroirs ? Incroyable. Son regard tombe alors sur le vieux pull universitaire qu’elle porte et un lent sourire se glisse sur les traits sur militaire. A croire qu’elle faisait tout pour cacher ses formes. Il secoue alors la tête à ses propos. C’est vrai qu’il était trempé mais ça n’était rien comparé à vivre dans la cambrousse avec un équipement sur le dos, suant à longueur de journée et sans pouvoir prendre de douche. Il s’approche alors de la pile de vêtements qu’elle a déposés. Posant sa main dessus, il reste un instant pensif. Il n’avait pas imaginé ça. Pivotant sur ses talons, il prend sur lui. « Angie. Merci… » Qu’était-il sensé lui dire ? Leurs regards s’accrochent un instant et s’il ne prenait pas sur lui, il comblerait la distance et l’embrasserait sans plus réfléchir. Il a horreur de se battre entre son cœur et sa raison. Pourtant, il choisit la seconde option, rester raisonnable c’était ce qui le maintenait en vie. Son cœur, c’était ce qui l’aidait à se surpasser. Il attrape alors l’un de ses vieux t-shirt à manches longues. Ôtant sa veste et ses vêtements, il tente de faire au plus vite. Car il y a une seule chose dans sa vie qu’il ne veut qu’Angie soit témoin. Les cicatrices zébrant son corps. Et si l’on s’en fiait à celles qui apparaissaient toutes remontait à moins de deux ans. Elle subissait déjà suffisamment alors il songeait qu’un jour il lui dirait mais ça ne serait pas aujourd’hui, ni même demain. A peine son jean enfilé, qu’elle réapparait les bras chargés de provision tandis qu’il terminait d’enfiler son t-shirt. A sa voix, il se retourna lorsqu’il sentit un imperceptible changement d’atmosphère. Avait-elle vu quelque chose ? Il relève son regard vers le sien tandis que ce vieux t-shirt s’étire un peu sous sa musculature qu’il a pris au fil des années d’entrainement. Il déglutit alors et s’approche d’elle, sa douleur dans la jambe revenant soudainement. « Besoin d’aide ? » murmure-t-il cette fois-ci, incapable de soutenir son regard. Ne sachant toujours pas si elle a vu ce qu’il imagine.



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MessageSujet: Re: Save me from this darkness [R]   Save me from this darkness [R] EmptySam 16 Juil - 23:21


Ils étaient divorcés désormais. Elle ne devrait plus pouvoir compter sur lui. Ce serait plus simple si elle savait qu’il ne serait plus là pour elle. Elle pourrait définitivement tourner une page sur leur mariage et avancer avec sa propre vie. Oui ce serait plus simple, mais ce n’était pas le cas. Ils ne s’étaient pas vu depuis de nombreux mois et une tornade les réunissait à nouveau. Encore une fois, il était là pour elle, sans même qu’elle ait eu à demander. Il était un peu son chevalier, celui qui venait à la rescousse de la princesse quoi qu’il arrive. « Me fais pas avaler que le problème c’est toi. T’avais juste la trouille mais bien sur… au lieu de me parler, t’as préféré prendre la fuite. C’est tellement plus facile, plus lâche… » Croisant ses bras sur sa poitrine, Angie encaissa le choc. Elle l’avait mérité. Elle avait mérité qu’il soit odieux avec elle. En réalité, elle méritait qu’il la déteste, qu’il la maudisse, qu’il ne veuille plus jamais rien avoir à faire avec elle. Elle méritait de devenir une totale étrangère dans la vie de l’homme qu’elle avait toujours aimé. Se mordillant la lèvre, elle ravala les larmes qui menaçait de couler le long de ses joues et continua d’avancer dans un silence morbide. Elle savait ce qu’il essayait de faire, mais elle ne craquerait pas. Elle ne lui dirait pas ce qu’elle avait sur le cœur. C’était trop tard. Bien trop tard. Ils n’étaient même plus mariés désormais. Mais apparemment, Cam n’avait pas dit son dernier mot. « La vérité, c’est pas ce à quoi tu t’es engagée en devenant reporter ? Oh c’est vrai notre divorce. Tu veux savoir c’que j’en pense ? C’est de la connerie et tu le sais parfaitement ! Même si tu le voulais réellement, ça ne signifie pas que j’ai pas envie que tu fasses partie de ma vie ! En fait le problème, c’est que tu ne m’as jamais fait assez confiance pour te prouver qu’on pouvait fonder une famille et être heureux ensemble ! » « C’est pas comme si tu t’étais beaucoup battu non plus, alors me sors pas tes conneries sur la famille qu’on aurait pu avoir. » répliqua-t-elle du tac au tac avant de se mordiller la lèvre. Elle regrettait déjà d’avoir parler. Ses mots n’auraient jamais du sortir de ses lèvres.

La pluie faisait rage, le vent s’emportait. Une tornade faisait son chemin vers Hope Mills et il n’y avait rien qu’ils pouvaient faire pour l’en empêcher. La moindre des choses aurait été de se mettre en sécurité, à l’abri. Mais Angie avait son caractère et elle n’aurait pas pu rester chez elle en sécurité sachant que son père pouvait être en danger dans sa maison. Elle ne se serait jamais pardonné si quelque chose lui était arrivé pendant qu’elle se la coulait douce chez elle. Certes, elle n’aurait pas pu se la couler douce. Ce temps la terrifiait, la ramenait à une époque qu’elle tentait d’oublier depuis son retour dans sa ville natale, mais elle s'en serait toujours voulu de ne pas avoir pris la peine de venir s'assurer que son père était en sécurité. Plus ils s'approchaient de maison, plus elle s'inquiétait. Divers scénarios s'immisçaient dans sa tête et aucun ne se terminait par un happy end. Mais dans tout ça, elle était réellement reconnaissante à Camden de l'accompagner.

Glissant sa clé dans la serrure de la maison, Angie poussa la porte, doucement de peur de ce qu'elle pourrait découvrir derrière. Quelques minutes plus tard, elle était de retour dans le salon. Aucune trace de son père. Elle n'était pas totalement rassurée, mais c'était déjà mieux de savoir qu'il n'agonisait pas ici tout seul. Revenant dans le salon, elle tend des affaires à Cam qu'elle a trouvé dans son armoire, du temps où ils étaient encore en couple. En couple et amoureux. Elle repoussa cette pensée de son esprit et s'éloigna de Camden. Prendre le plus de distance possible. Agir comme si tout allait bien. Agir ? Elle ne savait pas comment elle devait se comporter avec lui. Est ce qu'elle devait agir comme une ex-femme aigrie ? Ou comme l'ancienne amie qu'il avait avant qu'elle ne devienne sa femme ? Elle s'éloigne vers la cuisine avant qu'il ne l'interpelle.« Angie. Merci… » Se tournant vers lui, elle lui sourit avant d'hôcher la tête. Cette situation est ridicule. Pourquoi ne peuvent-ils pas se comporter comme deux personnes normales sans toute cette gêne entre eux ? Parce que t'as demander le divorce idiote, une voix lui indique dans sa tête. Parce que t'as été assez bête pour le laisser partir alors que tout ce qu'il voulait, c'était un bébé. Elle ferme les yeux et tente de faire taire ses voix qu'elle entend en permanence depuis qu'elle a pris contact avec un avocat.

Ouvrant un placard, elle sort des gâteaux que son père achète uniquement pour elle. Elle prend un paquet de glace dans le congélateur qu'il faut manger avant qu'elle fonde. Vanille-cookies, sa saveur préférée. Fière de ses trouvailles, elle se dirige vers le salon. Ses yeux commencent à s'habituer à l'obscurité. Poussant la porte battante donnant sur le salon, son regard tombe sur le dos de Camden. La lumière des bougies met en exergue les cicatrices qu'il arbore. Les battements de son cœur accélèrent. Ses trouvailles tombent sur le canapé alors qu'elle reste sonnée quelques secondes. Qu'est ce qui lui ait arrivé ? Est ce qu'il a été torturé ? Pourquoi n'en a-t-elle pas été informé ? « Besoin d’aide ? » Elle secoue la tête avant de se rapprocher de lui. Sa main attrape son tshirt qu'elle s'empresse de soulever. Ses doigts glissent sur ses cicatrices. Elle relève la tête vers lui. « Qu'est ce qui t'es arrivé ? » murmure-t-elle doucement, ses yeux se remplissant de larmes comme si c'est elle qu'on avait blessé.


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MessageSujet: Re: Save me from this darkness [R]   Save me from this darkness [R] EmptyLun 18 Juil - 18:41



Divorcés, ils l’étaient. Et pourtant, on ne pouvait pas dire que Camden agissait en consequence d’un home divorcé. Il tenait à Angie, beaucoup. La preuve : il aurait pu la laisser au beau milieu du cimetière plutôt que de venir l’aider. Mais en vérité ça relevait de deux chose : C’était Angie et qu’il le veuille ou non, il était incapable de la laisser dans une situation pareille. Et de deux, il se sentirait coupable de ne pas avoir pu venir en aide à une personne qui demandait son soutien. Sans parler de la maladresse coutumière dont été bien souvent victime la jeune Burgham.
La conversation dériva bien trop vite sur leur couple. Une parole et déjà tout partait en vrille. C’était peu dire. L’un comme l’autre possédait une dose d’impulsivité qu’il leurs était difficile de réfréné. Il a beau encaissé le choc des paroles de celle qui fût sa femme, il mentirait en disant que ça ne le touche pas. Angie a toujours été son échappatoire vis-à-vis de sa famille. Aujourd’hui, il n’était plus grand-chose. Un déchet de l’armée, doublée d’un divorcé un brin compliqué.

« C’est pas comme si tu t’étais beaucoup battu non plus, alors me sors pas tes conneries sur la famille qu’on aurait pu avoir. » Il eut presque envie de rire sur le coup. Malgré la pénombre, il vrilla son regard dans le sien. « J’étais sensé faire quoi ? Me battre contre du vent ? C’est pas moi qui ait fuit ! C’est pas moi qui envoyé ces putins de papiers ! C’est pas moi qui ait manqué de confiance en notre couple Angie ! » réplique-t-il froidement. « Si seulement t’avais essayé de me parler, on aurait pu trouver un compromis. Mais t’en a fait qu’à ta tête. T’as agi en égoïste, sans penser une seule seconde à ce que je pouvais éprouver. Alors à quoi bon que j’me batte hein ?! » Il enchainait, comme incapable de s’arrêter. Ça n’était pas le bon moment. Certainement. En pleine tempête, ils trouvaient encore le moyen de se disputer et pas qu’un peu.

Les minutes s’écoulèrent dans un silence de plomb tandis que la tempête qui s’abattait sur la ville, ne semblait pas prête de prendre fin. Entre eux aussi, la tempête ne semblait pas terminée et pourtant, Cam’ prit sur lui. Repoussant au fond de lui, toute cette amertume que leur divorce représentait. Car s’il ne l’acceptait pas, ça ne l’empêchait pas de continuer d’aimer Angie. C’était plus fort que lui. Elle s’était insinué dans tout son être, des années plus tôt et rien ne pourrait l’en fort sortir. Pas même la mort. Ainsi, il obtempéra lorsqu’elle lui expliqua s’inquiéter pour son père. La reconduisant chez ce dernier, il tentait d’alléger la conversation mais cette tension régnait toujours plus ou moins entre eux.

Le trajet ne fut pas si long malgré la pluie qui s’abattait en trombe. Bien assez vite ils se retrouvèrent dans le noir, inspectant la maison à la recherche du père d’Angie. Bien que Camden était persuadé que son père n’était pas encore rentré. Sauf qu’il ne tenait pas à se disputer une nouvelle fois avec elle. Elle inspecta l’étage tandis qu’il se contentait du rez de chaussé. Alors qu’il allumait un feu dans la cheminée après s’être assuré que les volets et fenêtres étaient bien verrouillés, il resta plusieurs secondes à fixer la lueur des flammes jusqu’à ce que la jeune femme refasse son apparition avec des vêtements secs pour lui. Un « merci » se glissa sur ses lèvres lorsqu’elle approcha la porte de la cuisine pour aller leur trouver quelque chose à grignoter. Les sourires qu’ils échangent sont teintés de tendresses et Camden doit se faire une raison pour garder ses distances. Il sait qu’elle est forte. Mais lorsque ça concerne les proches et la famille, tout est diablement plus compliqué. Le son de la porte se refermant il prend alors sur lui et quitte ses vêtements trempés pour passer les autres.

Les années dans l’armée ont quelque peu modifié sa carrure. C’est un athlète, on ne peut pas dire que Cam’ soit du genre grassouillet. Passant ce t-shirt qui doit remonter à l’époque de leur mariage, le tissu s’étire sous sa carrure. Le t-shirt finit de tomber sur sa taille que le bruit de la porte se fait entendre a nouveau. Immédiatement, il s’inquiète de savoir si elle a vu quelque chose. Il ne veut pas qu’elle sache. Pas comme ça du moins. Il veut prendre le temps de lui expliquer lorsque tout sera moins compliqué entre eux. Mais comment ? Les cicatrices sont nombreuses. Coups de couteau, balles, cicatrices chirurgicales datant de sa dernière opération, on ne pouvait pas dire que son corps fut épargné. « Besoin d’aide ? » c’était son échappatoire, il ne tenait pas à en parler. Angie, elle, ferait surement tout pour en parler. A peine récupère-t-il ce qu’elle a dans les mains, qu’il sent sa main agripper son t-shirt. Machinalement il ferme les yeux puis se pince les lèvres. Elle a évidemment vu quelque chose. « Qu'est ce qui t'es arrivé ? » C’était à prévoir non ? Elle est si proche de lui que son souffle se mêle au sien et que la lumière du feu de cheminée, lui permet d’apercevoir cette profonde inquiétude dans ses yeux, et ses larmes qui s’y forment. Il sent ses doigts sur sa taille, cette cicatrice témoin du rein qui lui a été ôté. « Je vais bien, Ange. » murmure-t-il en glissant une main sur sa joue. Il voulait la rassurer. Réellement. Il allait bien. Du moins aussi bien qu’un survivant à une mission suicide. Son cœur s’emballe dans sa poitrine. Ça fait des années, qu’il n’a pas été aussi proche d’elle. Des années qu’elle n’a pas porté autant d’intérêt et d’inquiétude à son égard. Il voudrait lui dire, qu’il l’aime encore mais ça n’est pas le moment. Ni même de lui dire la vérité sur son état actuel. Il tente alors un petit sourire rassurant avant d’attraper le pot de glace. « Vanille-cookies. Tu perds pas tes bonnes habitudes. » ironise-t-il alors qu’il sent toujours l’empreinte brûlante du regard d’Angie sur lui.


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